Pierre Palmade se retrouve ce mercredi 20 novembre, devant le tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne). L'artiste de 56 ans y est arrivé dans un van noir, afin d'être jugé pour avoir provoqué un accident de la route qui a fait trois blessés d'une même famille, et causé la mort d'un foetus, le 10 février 2023. Il est apparu physiquement changé, le teint livide et le visage marqué, car ce moment il l'a tellement appréhendé. Ce jour, il se retrouve face aux victimes, il les découvre en vrai. "Les graves blessures de Y. et le traumatisme de madame C. m'ont mis à terre. Je suis éprouvé de les avoir vus en vrai", comme il l'a déclaré au triunal, nous rapporte BFMTV. Lui qui a rappelé également ne plus avoir "envie de mourir".
Les voir en vrai. Mais aussi leur parler. S'adresser à eux, c'est ce qu'il a pu faire ce mercredi 20 novembre. "Il est obsédé par une idée, celle de demander pardon, à la fois aux victimes et au milieu parisien, et c'est ce qu'il vient de faire dans sa toute première prise de parole, explique Steven Bellery sur BFMTV. Il est apparu livide, il a ajusté le micro, mains sur le pupitre, la tête légèrement inclinée vers la gauche, et il a dit qu'il était terrassé de voir les victimes pour la première fois, ils ne s'étaient pas revus depuis ce jour terrible." Lors de ce moment douloureux, il a pu prendre conscience du grave traumatisme des victimes.
"Je crois qu'ils ne veulent pas, mais je voudrais... Je pense que je peux me retourner, a-t-il demandé. Il s'est donc retourné du pupitre vers les victimes, en s'adressant à eux, il a dit qu'il voulait leur demander pardon au plus profond de moi et s'est dit accablé, éprouvé, dans cette demande de pardon, cette première prise de parole solennelle", apprend-on. Testé positif à la cocaïne, il est en état de récidive et encourt donc une peine de 14 ans d'emprisonnement et 200 000 € d'amende.
Avant Pierre Palmade, les parties civiles ont témoigné. "Je n'arrive pas à porter mon enfant", a fait savoir à la barre Yuksel Yakut, gravement blessé lors de l'accident. Le papa de Devrim, 8 ans aujourd'hui - lui aussi lourdement blessé - est encore en convalescence. Il a décrit son quotidien marqué par des douleurs persistantes et la difficulté à surmonter cet événement traumatique. Mila, sa passagère, qui a perdu l'enfant qu'elle attendait à cause du choc, a évoqué non sans émotion son traumatisme. Celle qui a depuis donné la vie à une fille, née il y a deux mois, a connu une grossesse compliquée, en raison notamment d'une difficulté à s'attacher à son enfant. Lors de ce procès, on a également pu entendre l'employée de maison, qui a constaté des traces de sang au domicile de Pierre Palmade le lendemain de l'accident. "Je n'ai pas fait le ménage. J'ai juste ramassé les affaires, dont des sextoys, a-t-elle précisé, puis de continuer. Dans la vie c'est un homme attachant, honnête et agréable."
Enfin, le troisième conducteur est aussi passé à la barre. "La voiture d'en face [celle de Pierre Palmade] s'est déportée d'un coup", a-t-il déclaré. Cet homme de 87 ans est celui qui était au volant de la troisième voiture impliquée dans l'accident. Il dit se souvenir de l'accident : "Je n'ai pas compris. lI n'y avait aucun obstacle. Aucune explication pour qu'il [Pierre Palmade] ait donné ce coup de volant. [...] D'un seul coup, la voiture qui arrivait en face va percuter la voiture qui était devant moi. Il l'envoie dans le pré. Et dans le choc, il vient me percuter."
"Je n'ai plus cette envie de mourir", a fait savoir Pierre Palmade. Il a raconté sa vie après l'accident. À nouveau interrogé, il affirme être abstinent depuis 17 mois. Grâce à cette cure, il n'a plus l'envie de mourir. "Avant l'accident, j'avais perdu goût à la vie. Aujourd'hui, j'ai retrouvé les choses simples. Se réveiller en forme, écrire, profiter de sa famille", a notifié celui qui souhaite "rester à Bordeaux" pour y suivre ses soins et "écrire". Hélène, la soeur de Pierre Palmade, a elle aussi pris la parole à la barre, affirmant n'avoir pu que constater "le désastre de des addictions" et l'avoir épaulé après le drame : "Je suis restée à ses côtés. Il se soigne, je crois vraiment qu'il va faire ce qu'il faut." Un procès qui vient juste de démarrer et devrait dessiner ce qu'il s'est réellement passé ce soir là, ainsi que ce qui attend désormais l'humoriste.