Ce mercredi 20 novembre 2024, Pierre Palmade est jugé pour "blessures involontaires" dans le terrible accident de la route qu'il a provoqué sur la départementale 372, en Seine-et-Marne, l'an passé. A rappeler que quatre personnes, dont lui-même sous l'emprise des stupéfiants, avaient été grièvement blessées. L'expertise médicale avait également conclu que le bébé de l'une des victimes avait été mort "in utero" lors du choc de l'accident et non à l'hôpital.
Son procès qui a manifestement eu plusieurs minutes de retard se tient actuellement au tribunal judiciaire de Melun, en Seine-et-Marne. Pour y entrer comme l'a rapporté l'AFP, l'ancien acolyte de Muriel Robin habillé d'une simple veste noire accordée à une chemise blanche est passé "par une porte dérobée pour échapper à la nuée de caméras". Puis, le comédien de 56 ans s'est installé sur le banc des prévenus aux côtés de ses avocats, Alain Barsikian et Céline Laseck, le teint livide et le visage marqué.
L'ouverture de l'audience a d'ailleurs "commencé avec pas mal de retard (...) puisqu'elle a débuté aux alentours de 9h30-9h45" en raison de "l'influence médiatique, des journalistes mais aussi aussi celle du public", ont révélé nos confrères de BFMTV. Selon leurs informations, cette dernière était "censé débuter vers 9h00". L'humoriste tombé dans la toxicomanie encourt une peine de 14 ans d'emprisonnement et 200 000 € d'amende.
Étant en état de récidive pour avoir déjà été condamné, en 2019, pour usage de stupéfiants, Pierre Palmade avait été positif à la cocaïne au moment de l'incident. En mai après d'innombrables rebondissements judiciaires, la juge d'instruction avait finalement renvoyé Pierre Palmade devant le tribunal correctionnel de Melun du seul "chef de blessures involontaires, aggravées par la prise de drogues".
Ne retenant pas la qualification d'homicide involontaire, comme l'avait requis le parquet pour la perte du foetus, la juridiction a estimé que cette question délicate méritait un "débat devant la juridiction de jugement". "Ce choix du magistrat instructeur est à mon sens hautement contesté et contestable, il doit donc être discuté", a lâché Me Mourad Battikh, l'avocat des trois victimes de l'accident, dès le début d'audience.
A l'hôpital, le bébé à naître avait été extrait en urgence par césarienne du ventre de sa mère à six mois de grossesse, avant d'être déclaré mort après 32 minutes de réanimation, sans avoir donné de signe de vie extra-utérine. Selon une jurisprudence constante de la Cour de cassation qui s'est penchée sur des cas similaires d'accidents de la route, un enfant qui n'est pas né vivant n'existe pas en tant que personne légale. "Dans ce dossier, tout le monde est d'accord pour contester une jurisprudence absurde", a assuré Me Battikh qui déplore qu'à ce jour, les victimes blessées "subissent encore les séquelles physiques et psychologiques de l'accident".
Maître Battickh demande donc que la qualification d'homicide involontaire soit retenue.
"Acceptez-vous d'être jugé pour homicide involontaire?", demande la présidente du tribunal à Pierre Palmade. L'humoriste lâche seulement "non" à la barre et retourne à sa place, le regard toujours aussi hagard. La procureure de la République s'oppose à la demande de Me Mourad Battikh de "faire évoluer" la jurisprudence sur le statut juridique de foetus, en se basant sur le droit uniquement. "Vous ne pouvez pas demander à Pierre Palmade de comparaître pour homicide involontaire aggravé", dit la magistrate.
"Oui, M. Palmade a toujours dit qu'il se sentait responsable de la mort de cette petite Solin. Oui, il l'a dit et le redira. Et ça appartient à sa conscience", réagit Me Céline Lasek, avocate de l'humoriste."Mais nous sommes devant un tribunal qui doit se prononcer au regard du code de procédure pénale. Il n'y a aucune raison que Pierre Palmade ne soit pas jugé en fonction du code de procédure pénale."