L'écrivain Salman Rushdie, âgé de 75 ans, a été poignardé plus d'une dizaine de fois vendredi 12 août, alors qu'il participait à une conférence dans un amphithéâtre d'un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l'Etat de New York. L'agresseur, arrêté par la police, a malheureusement réussi à l'atteindre au cou et à l'abdomen. L'agent de l'auteur a fait le point sur son état de santé.
C'est auprès du New York Times qu'Andrew Wylie, l'agent de l'auteur du livre Les Versets sataniques, a donné des détails très inquiétants sur l'état de Salman Rushdie. "Les nouvelles ne sont pas bonnes. Salman va probablement perdre un oeil, les nerfs de son bras ont été sectionnés et son foie a été poignardé et est endommagé", a-t-il fait savoir. Après son agression, l'écrivain avait été transporté en hélicoptère vers l'hôpital le plus proche où il a été opéré en urgence, a précisé devant la presse le major de la police de l'Etat de New York, Eugene Staniszewski. Depuis, celui dont la tête avait été mise à prix par un groupuscule religieux iranien depuis des années contre plusieurs millions de dollars, a été placé sous respirateur artificiel.
L'agresseur de Salman Rushdie, qui est généralement sous protection renforcée en raison des menaces de mort qui pèsent contre lui de longue date, a été aussitôt arrêté et placé en détention, l'agent Staniszewski révélant qu'il s'appelait Hadi Matar, 24 ans, originaire de l'Etat du New Jersey.
Cette odieuse agression, dénoncée par plusieurs figures politiques du monde entier dont le président de la République Emmanuel Macron, a en revanche été saluée en Iran, pays qui a lancé une fatwa contre lui à cause des Versets sataniques, un livre jugé blasphématoire envers l'Islam. Le principal quotidien ultraconservateur iranien, Kayhan, a félicité samedi l'homme ayant poignardé la veille aux Etats-Unis l'écrivain britannique. "Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie", écrit le journal, dont le patron est nommé par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.