Derrière sa grande allure solide et son goût pour la mesure, Michel Barnier cache aussi, comme chacun, des épreuves. Celui qui se présente comme le favori de la primaire des Républicains pour les présidentielles de 2022 a vécu un Noël tragique résultat d'un terrible accident de voiture, dont Le Point avait raconté l'origine. Plus récemment, il est revenu sur ce drame le 25 octobre 2021 devant les caméras de BFMTV pour expliquer à quel point la sécurité routière ne doit pas faire l'objet de mesures irresponsables.
L'ancien négociateur en chef du Brexit Michel Barnier et ex-ministre de l'Agriculture fait de plus en plus parler de lui. Sa vie privée, il ne préfère pas, pour l'instant, trop en parler. Pourtant, dans les pages du Point, on découvrait une blessure familiale. Membre d'une fratrie de trois garçons, il a un frère qui est médecin en Haute-Savoie, région que tous chérissent tant chez lui. Un soir où il doit travailler, il fait garder sa fille et donc nièce de Michel Barnier, par un ami. Ce dernier se rend sur un court de tennis à Annecy avec la fillette mais un accident de voiture se produit : l'enfant est tuée. Ses funérailles se dérouleront le jour de Noël et Michel Barnier dira pudiquement : "On ne peut pas se remettre de ça."
Denise Durand, mère de Michel Barnier, s'est alors engagée dans un combat pour la sécurité en voiture et a rejoint la Ligue contre la violence routière. "Fondée en 1983 à l'initiative de quatre femmes qui avaient perdu leurs enfants dans des accidents de voiture, la Ligue est une association loi de 1901", indique le site de l'organisation.
On imagine alors son émotion quand il explique sur BFMTV le 25 octobre dernier en revenant sur l'idée du clivant polémiste Eric Zemmour de supprimer le permis à points : "Il ne faut sûrement pas faire polémique sur cette question parce que derrière, il y a des hommes, des femmes et des vies. Je pense à une petite fille de 8 ans, que je connaissais bien, qui était ma nièce et qui est morte dans un accident de voiture. Et ma mère, qui est aujourd'hui décédée, a créé immédiatement la ligue contre la violence routière. Je pense à toutes ces vies gâchées, à ces hommes et ces femmes blessés à vie par des accidents automobiles, à ceux qui ont été sauvés par de telles mesures. Je ne vais donc certainement pas polémiquer parce que derrière, il y a des vies."