'La Marche' : Accusé dans la B.O. du film, 'Charlie Hebdo' dénonce sa 'violence'
Publié le 25 novembre 2013 à 20:00
Par Nicolas G.
La directeur de la publication Charb devant les locaux incendiés de Charlie Hebdo, le 2 novembre 2011. La directeur de la publication Charb devant les locaux incendiés de Charlie Hebdo, le 2 novembre 2011.© Abaca
Nekfeu et Sneazzy du groupe 1995 à Paris le 10 Janvier 2013
Jamel Debbouze à la première du film La Marche à Rosny, le 23 novembre 2013.
Nader Boussandel, Jamel Debbouze, M'Barek Belkouk et Tewfik Jallab à la première du film La Marche à Rosny, le 23 novembre 2013.
"Marche" extrait de la B.O du film "La Marche", attendu en salles le 27 novembre 2013.
Charb en 2010
Jamel Debbouze à la première du film La Marche à Rosny, le 23 novembre 2013.
Still Fresh, Nabil Ben Yadir, Jamel Debbouze, Nader Boussandel, Djaidja Toumi, M'Barek Belkouk, Tewfik Jallab et Sadek à la première du film La Marche à Rosny, le 23 novembre 2013.
Nekfeu et Sneazzy du groupe 1995 à Paris le 10 Janvier 2013
Charb en 2011.
Charb à Paris en 2010
La une de Charlie Hedbo sorti ce mercredi 2 novembre 2011 dans les kiosques.
La suite après la publicité

Charlie Hebdo contre-attaque. Qualifiée de "chiens" par le rappeur Nekfeu du groupe 1995 dans une chanson extraite de la bande originale du film La Marche, la rédaction du journal a répondu par un communiqué et une longue tribune publiée dans LeMonde.fr. L'hebdomadaire satirique fait part de son "effarement" en découvrant "la violence" des paroles et dément évidemment au passage être un journal raciste, contrairement au clair sous-entendu fait par le rappeur.

"D't'façon y'a pas plus ringard que le raciste / Ces théoristes veulent faire taire l'islam / Quel est le vrai danger : le terrorisme ou le taylorisme ? / Les miens se lèvent tôt, j'ai vu mes potos taffer / Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo." Voilà ce que chante Nekfeu, du groupe 1995, chouchou de la critique et pas vraiment habitué aux polémiques, dans un couplet du morceau incriminé, Marche, aux côtés de rappeurs confirmés comme Akhenaton d'IAM, Disiz, Soprano ou encore Kool Shen. Une attaque qui a indigné la rédaction du journal. "Charlie Hebdo découvre avec effarement la violence des paroles de la bande originale du film La Marche à son encontre. Ainsi, la chanson Marche reprend les propos que tient habituellement l'extrême droite musulmane lorsqu'elle évoque notre journal", jugent-ils.

Charlie Hebdo a donc choisi de se défendre face à de telles accusations. "S'il leur manque un couplet, nous précisons aux auteurs de la chanson que le journal numérique Inspire, édité par Al-Qaida, a condamné à mort Charb [directeur de la publication, NDLR] en mars dernier, ajoute le communiqué de Charlie Hebdo. Nous avons l'habitude de ces appels à la haine, de nous faire traiter de 'chiens d'infidèles'". Charlie Hebdo s'étonne également de voir une telle chanson apparaître sur la B.O. d'un film comme La Marche qui défend justement des valeurs de tolérance. "Nous sommes juste très surpris que le réalisateur [Nabil ben Yadir, NDLR] d'un film clairement antiraciste qui rend hommage à un événement majeur dans l'histoire de la lutte pour l'égalité des droits, ait choisi de l'illustrer par une chanson en totale opposition avec son oeuvre", conclut le journal.

Dans une longue tribune publiée par LeMonde.fr, signée Charb, le journaliste Fabrice Nicolino et soutenue par toute la rédaction de Charlie Hebdo, le journal qui se revendique de l'esprit de mai 68 rappelle au passage ses valeurs fondatrices, son antiracisme historique et qu'il continuera à se moquer de toutes les religions. Une piqûre de rappel probablement nécessaire pour ce journal qui a vu son siège détruit le 2 novembre 2011 par un incendie criminel, le jour où il publiait en Une une caricature de Mahomet.

Contactés par l'AFP, le réalisateur de La Marche, Nabil ben Yadir, et la société de production du film EuropaCorp de Luc Besson n'étaient pas joignables. Porté entre autres par Jamel Debbouze, Olivier Gourmet ou encore Tewfik Jallab, le film, qui évoque l'histoire vraie d'une poignée d'enfants d'immigrés qui ont marché de Marseille à Paris en 1983 contre le racisme, est attendu dans les salles mercredi, le 27 novembre.

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