Le blogueur américain Aaron Clarey, à qui le fait de se déclarer misogyne ne pose aucun problème, clame sur son site que le long métrage Mad Max: Fury Road est une "une propagande féministe désastreuse". Visiblement, la production explosive de George Miller, présentée avec succès au Festival de Cannes (hors compétition), ne lui a pas plu, lui qui espérait avec ce film d'action un "vrai film d'hétéros".
Tom "Max" Hardy laisse trop de place à Charlize "Furiosa" Theron et sa team selon Clarey. Pour lui, le héros principal est relégué au second plan, éclipsé par la puissance guerrière de l'impressionnante héroïne. "Personne n'aboie des ordres à Mad Max !", se plaint Aaron Clarey. Mais le comble dans cet accès de colère, c'est que le très remonté Aaron n'a en réalité même pas vu le film et qu'il se base exclusivement sur les extraits et la bande-annonce.
Mais cela ne l'empêche pas de prendre cet épisode de Mad Max en exemple pour lancer un nouveau signal d'alarme destiné à éviter le déclin des mâles à Hollywood. Le film serait "un cheval de Troie guidé par les féministes. Les gauchistes d'Hollywood l'utilisent (vainement) pour insister sur le fait que les femmes sont égales aux hommes dans tous les domaines, physique, force et logique inclus". Aussi appelle-t-il au boycott du film. "Si Fury Road est un blockbuster, alors toi, moi et tous les autres hommes (et les vraies femmes) de ce monde n'auront plus la chance de voir un vrai film d'action." Le site des Inrocks s'est penché sur ces mouvements de luttes pour les "droits des hommes à être de vrais hommes", qui existent dans les pays anglo-saxons mais aussi en France avec les Hommen ou encore Antigone.
Alors oui, le premier rôle de Mad Max: Fury Road est bien entre les mains de l'imperator Charlize Theron, crâne rasé et yeux bleus perçants, à l'image de ceux de Mel Gibson dans les précédents opus. Oui, le Max qu'incarne Tom Hardy a peu de dialogues et s'associe au projet fou mené d'abord par Furiosa dans ce monde apocalyptique. Oui, il y a beaucoup d'actrices dans le casting (tous âges confondus), et des actrices badass de surcroît - à noter que le montage de cette superproduction est assuré par une femme, Margaret Sixel, et un homme, Jason Ballantine. Le girl power nourrit ce film, offrant aux actrices des rôles aussi puissants qu'intéressants. Le film d'action n'est pas (plus) l'apanage du mâle dominant et certains ont visiblement du mal à s'y faire.