En 2005, le grand public découvrait le premier volet de la saga littéraire Millénium, intitulé Les hommes qui n'aimaient pas les femmes. Rapidement devenu un succès d'édition, le livre de l'écrivain suédois Stieg Larsson, mort d'une crise cardiaque avant la parution, est vite suivi de ses deux suites : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette et La Reine dans le palais des courants d'air. Un quatrième volet, écrit par un autre auteur, doit voir le jour cet été et cela met en rage la compagne du regretté écrivain.
Intitulé Ce qui ne nous tue pas et écrit par David Lagercrantz (à qui on doit notamment la coécriture de Moi, Zlatan Ibrahimovic), ce nouveau volet poursuit les aventures des personnages Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist. Un très mauvaise idée pour Eva Gabrielsson, la veuve du romancier qui a partagé sa vie pendant trente-deux ans mais qu'il n'avait jamais épousée. "On dit que les héros doivent continuer à vivre. Mais ce sont des conneries, parce qu'en fait, c'est une histoire d'argent. On a une maison d'édition qui a besoin d'argent et un écrivain qui n'a rien d'autre à écrire que de copier les autres. Tout le monde pense qu'il y avait un plan gigantesque mais non, il n'y avait pas de plan pour les trois premiers livres et quand il a commencé à écrire le quatrième [dont elle possédait une ébauche qui n'est plus en sa possession, NDLR], c'était spontané. Il n'y avait toujours pas de plan. Moi-même je n'aurais pas poursuivi l'oeuvre de Stieg, son récit", a-t-elle raconté à l'AFP.
Eva Gabrielsson, qui explique que la gestion des droits de l'oeuvre de son ancien compagnon est désormais entre les mains de son frère et de son père, n'apprécie rien de ce qui se profile à l'horizon, pas plus le titre que le choix de l'auteur. "Il vient d'un milieu complétement différent. Tout a toujours été facile pour lui. Jamais il n'a été militant. Tout est faux. C'est un choix complétement idiot. Le titre ? C'est un choix un peu mou, très littéraire. Les autres titres étaient beaucoup plus rentre-dedans. Laissons-le creuser sa propre tombe. (...) Le plus triste, c'est de penser à Stieg. Il ne laissait jamais personne intervenir dans ses textes littéraires. Il aurait été furieux. Qui sait, il enverra peut-être un signal lors de la fête de lancement", a-t-elle ajouté.
La saga littéraire s'est écoulée à 50 millions d'exemplaires dans le monde. Les trois premiers volets ont été adaptés au cinéma par la Suède et seul le premier volet a été adapté par les États-Unis.
Thomas Montet