Être nommé ministre ? Il ne s'y attendait pas ! Quelques jours après ses 47 ans, Aurélien Rousseau a remplacé, cet été, François Braun à la tête du Ministère de la Santé. Une belle nomination, après un parcours brillant : passé par la case de l'ARS Ile-de-France, qu'il a notamment dirigée pendant la crise sanitaire, le quadragénaire a également travaillé au plus près d'Elisabeth Borne à Matignon et relève cette fois un énorme défi.
Mais il faut dire qu'il connaît bien le sujet : il y a environ 15 ans, comme il le révélait dans son livre Boucle d'Or en 2015, le ministre est lui aussi passé par la case hôpital, en tant que patient. À l'époque, il n'a que 30 ans et, papa d'une petite fille de 8 mois, débute ses études à l'ENA. Un sacré défi qui va être bousculé par la maladie.
Victime du syndrome neurologique de Guillain-Barré, il doit rester 7 mois à l'hôpital, dont "deux en réanimation, paralysé et mutique", comme le révèlent nos confrères du Parisien, qu'il a accueilli avec lui durant une journée. Une expérience pendant laquelle il voit son corps "brutalement décharné" et qui le marque énormément.
"Je sais que ça fait storytelling, mais je suis fait de cela. Toute la journée, j'ai des picotements dans la jambe droite. Ça me constitue profondément, la maladie fait partie de mes racines", leur a-t-il d'ailleurs expliqué. L'expérience de ministre de la Santé sera-t-elle donc plus évidente pour lui que pour ses quatre prédécesseurs (Agnès Buzyn, Olivier Véran, Brigitte Bourguignon et François Braun), qui se sont succédés en six ans de mandat d'Emmanuel Macron ? On lui souhaite... surtout qu'un gros défi s'annonce !
En effet, le ministre va devoir faire face à une nouvelle flambée des cas de Covid-19 et gérer le retour de la vaccination cet hiver. Heureusement, il est soutenu par un clan soudé : sa famille, dans les environs d'Avignon, ses deux grandes filles, nées d'un précédent mariage et sa femme Marguerite Cazeneuve, numéro 2 de l'Assurance Maladie et avec qui il a eu un petit Abel en 2021.
Une compagne qui a été interrogée par la Haute Autorité de la Transparence de la Vie Publique, en raison de son travail qui aurait pu faire craindre une situation de conflit d'intérêt avec le nouveau poste du quadragénaire. Heureusement, les experts ont finalement conclu que tout était bon. Cependant, si cela n'avait pas été le cas, Aurélien Rousseau l'assure, il n'aurait jamais demandé à la jeune femme de démissionner : "C'est moi qui aurait quitté mon poste ! L'idée qu'une femme doive systématiquement s'effacer, cela me rend fou !" Un homme moderne... et désormais attendu au tournant !