Née Laure Clauzet, elle est devenue Laure Adler en épouse an 1968 l'ethnologue Alfred Adler, qui est devenu le père de son premier enfant, Rémi, décédé de maladie à neuf mois. Le nom de son ex-mari elle a décidé de le garder. La journaliste installée dans le paysage médiatique depuis des années, a ensuite donné naissance à deux filles, Léa et Paloma, issues de son mariage avec l'écrivain Alain Veinstein, ancien producteur à France Culture. Si elle peut être soulagée quant à sa relève, sa fille Paloma ayant déjà édité son premier roman, Le temps d'une éclipse, aux éditions Stock en 2022, Laure Adler a dû se soucier des générations précédentes. Pour ses parents, celle qui intervient souvent dans la brillante émission C ce soir sur France 5 est devenue aidante.
Le 8 octobre dernier, c'est un C ce soir consacré à la promotion de la série documentaire Aidants, il est temps de les aider, diffusée en prime time sur France 5, avec Bruno Solo et Clémentine Célarié. L'occasion pour quelques invités de partager leur expérience d'aidant, à l'instar d'Églantine Emeyé ou encore Théo Curin qui, lui, a été aidé par sa mère, et a évoqué son sacrifice. Et Laure Adler, elle aussi, a pu partager sa propre expérience personnelle. Avec des mots puissants qui résonnent sûrement pour de nombreux Français. "Comme beaucoup de Français, j'ai aidé mes parents, je suis devenue le parent de mes propres parents, c'est un moment de bascule dans l'existence", a fait savoir Laure Adler. Elle a précisé que cela n'avait pas été évident, plus particulièrement pour son père. "D'abord de mon père qui avait toute sa tête qui lâchait prise physiquement, a-t-elle ainsi continué. Il a fallu organiser la vie autour de ce lâcher prise, la honte d'abord du père, d'accepter de se faire aider par sa propre fille, ça n'a pas été facile ce moment-là, il faut un transfère de confiance, une réciprocité de respect, c'est des choses qui ne peuvent pas se dire par des mots, qui se disent plutôt par des gestes."
Et en découvrant le documentaire Aidants, il est temps de les aider, la journaliste de 74 ans n'a pas manqué d'être touchée. "C'est pour ça que j'ai été très sensible à ces deux films parce qu'au fond vous Bruno et Clémentine vous êtes entrés dans l'univers familial de pour endosser un rôle comme vous l'avez dit, ce rôle vous l'avez embrassé vous l'avez pas seulement endossé, et dans la vie personnelle, finalement, on est extraordinaires, il y a beaucoup de gens en France qui sont des aidants et qui sont exceptionnels dans leur vie quotidienne, dans la continuité de leur don offert soit à la personne qu'ils aiment, soit à leur parent plus âgé, soit au fils qui a eu un accident, il y a vraiment de l'héroïsme au quotidien qu'il faut souligner", a-t-elle précisé sur le plateau de l'émission orchestrée par Karim Rissouli.
Laure Adler a rappelé à juste titre que par le passé, cet héroïsme était passé sous silence, car tout se passait "à l'intérieur du secret des familles". Mais aujourd'hui, le sujet des aidants tend à devenir un sujet plus politique, "c'est la vision de la société, nous sommes passés à lune société de la performance de la vitesse, là c'est l'éloge de la lenteur et du respect de la lenteur, et du rythme de chacun", comme elle l'a fait savoir. Interrogeant alors plus largement sur la nécessité d'améliorer le statut des auxiliaires de vie, qui ont un rôle capital et central à ce sujet. Un sujet qui devrait prendre d'autant plus d'ampleur dans les années à venir, en raison du vieillissement de la population.