Ses amis de cinéma, il les compte sur les doigts d'une main : proche du réalisateur Alain Resnais, qui lui a sans doute offert ses plus beaux rôles, ou d'Etienne Chatiliez, pour qui il a été le père de l'insupportable trentenaire Tanguy, André Dussollier a toujours su, dans sa longue carrière, s'appuyer sur des partenaires importants pour trouver les meilleurs projets.
Un don qui lui a permis de rencontrer des réalisateurs et des acteurs importants et de vivre des expériences inoubliables. L'une d'entre elles l'a d'ailleurs particulièrement marqué : en 1995, il se retrouve au théâtre avec la comédienne Nicole Garcia pour Scènes de la vie conjugale, une pièce inoubliable selon ses confidences au magazine Point de Vue. Les deux acteurs, du même âge, sont également passés par le Conservatoire tous les deux.
"Avec Nicole Garcia, j'ai vécu une expérience très forte au théâtre (Scènes de la vie conjugale en 1995) mais ne nous faisons plus que nous croiser", raconte-t-il. Les deux se recroiseront plusieurs fois, notamment sur les planches pour La chèvre ou Qui est Sylvia ?, une pièce dirigée par le fils de Nicole Garcia et pour laquelle celle-ci s'était confiée sur leur amitié au Parisien : "L'alchimie entre nous est intacte. Quand on joue ensemble, quand je le regarde, tout s'incarne aussitôt. Il me fait immédiatement entrer dans la fiction".
Ils avaient également joué ensemble dans le film Belles-familles, réalisé par Jean-Paul Rappeneau en 2015. Mais Nicole Garcia n'est pas la seule ancienne du Conservatoire à être toujours aussi proche d'André Dussollier : de nombreux anciens copains ont également eu une carrière remarquable. "Au conservatoire, j'ai rencontré Jean-François Balme, Nathalie Baye, Francis Perrin. Et il y avait aussi Jacques (Villeret). Jean Becker nous a réunis sur trois films (Les Enfants du marais, 1999, Un crime au Paradis, 2001, et Effroyables Jardins, 2003).Les amitiés de cinéma sont particulières, chacun a sa destinée", explique-t-il au magazine avec philosophie.
Conscient des "belles rencontres" qui ont émaillé sa vie, l'acteur se souvient notamment de Jean-Pierre Jeunet, avec qui il a travaillé pour le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ou encore d'Etienne Chatiliez, dont il "apprécie l'insolence" et de François Ozon dont "l'inventivité" lui a plu. Mais c'est une autre rencontre qui a marqué sa vie à jamais : Alain Resnais.
"Je l'ai connu sur le tournage de La vie est un roman, en 1983. C'était un homme à l'image de son oeuvre, très curieux, capable de sortir des auteurs du placard. Sabine Azéma [la dernière femme d'Alain Resnais, ndlr] a toujours fait le lien entre nous, en dehors de nos six films ensemble. Notre amitié perdure, la mort d'Alain [en 2014, ndlr] n'a rien changé", raconte celui qui a partagé de nombreuses fois l'écran avec la comédienne. Une belle relation...