Si la mort d'une jeune fille de 18 ans au pont de Saint-Nazaire est dramatique, les circonstances restent difficilement compréhensibles. D'après les premiers éléments que Le Parisien-Aujourd'hui en France a relaté dans son édition du 3 juillet 2022, le père de la victime a été mis en examen pour "assassinat". Ce qui veut dire qu'en plus d'être soupçonné de la mort de son enfant, il aurait prémédité son geste irréparable.
Selen, fille aînée d'Ozkan T. - un maçon turc de 44 ans sans antécédent judiciaire -, a trouvé la mort en tombant du pont de Loire-Atlantique le 28 juin dernier. Une structure depuis laquelle a chuté à une soixantaine de mètres de hauteur. D'après le quotidien, les parents de la jeune femme étaient affectés par la relation de leur enfant avec un jeune homme qui l'aurait fait tomber dans la drogue et la violentait. "Il y a environ trois semaines, il s'était confié en pleurant auprès d'une voisine sur les problèmes de drogue de sa fille aînée", a raconté au journal un habitant du hameau de Donges dans laquelle habite la famille de Selen depuis quatre ou cinq ans. Un foyer décrit comme sans histoire auparavant.
Le jour du drame, Ozkan T. a récupéré sa fille, qui aurait été sous l'emprise de psychotropes, chez son compagnon. Sur le chemin, le père de famille aurait proféré des menaces de mort à son encontre, puis, il se serait arrêté sur le pont de Saint-Nazaire. "Selon plusieurs témoignages directs recueillis par les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Nazaire et de la brigade de Montoir-de-Bretagne, Özkan T. aurait exigé de sa fille qu'elle retire ses chaussures puis qu'elle franchisse la barrière de sécurité. Toujours selon des témoignages concordants, il aurait alors précipité sa chute en la poussant dans le vide. Özkan T. aurait à son tour enjambé la même barrière de sécurité avant d'être retenu par deux gendarmes présents sur les lieux par hasard", rapporte le quotidien.
"Un père qui tue sa fille, c'est d'une violence inouïe. Les voisins sont tout de suite venus me voir, ils étaient émus, choqués. On compte évidemment sur la justice pour apporter des réponses", a déclaré à France Bleu François Chéneau, le maire de Donges. Une version qui diverge toutefois de celle de l'accusé. Il a déclaré avoir voulu empêcher sa fille de se donner la mort. D'après son avocate, il nie les faits. Coup de colère, geste réfléchi ou tentative vaine pour sauver sa fille du suicide ? Le parquet continue ses investigations pour déterminer les circonstances exactes qui ont abouti à ce drame.