L'émotion est largement au rendez-vous des 25e Victoires de la Musique hébergées ce 6 mars 2010 par le Zénith de Paris : mais, outre les effusions du président d'honneur Charles Aznavour, les gros sanglots d'Olivia Ruiz pour la troisième Victoire de sa carrière, ou encore le show de Stevie Wonder, qui a enlevé ses lunettes noires pour "contempler" son trophée, l'humour tente de dynamiter une soirée au programme chargé - il s'étend sur... quatre heures d'antenne.
La bande d'animateurs inédite, constituée des maîtres de cérémonies et intervenants des 24 premières éditions de ce rendez-vous musical, n'y est pas pour rien. Si l'ex-paria Jean-Luc Delarue a tenté un retour en grâce sans trébucher, Patrick Poivre d'Arvor, s'est livré à un exercice insolite. On n'attendait pas vraiment l'ancienne star du JT et écrivain-animateur Vol de nuit dans ce rôle, dont il s'acquitte finalement avec beaucoup de sobriété.
Du coup, lorsqu'il hasarde, après avoir présenté la prestation du rappeur trappois La Fouine (en compétition avec Grégoire, Pony Pony Run Run et Coeur de pirate) un "qui va repartir fouiner en coulisses", les réactions à ce trait d'esprit (peu recherché, pour son auteur) sont mitigés.
Mais le plus grand froid est à mettre au crédit de Nagui. Présentant la séquence, le pape de la musique sur le service public ose, détaillant les personnalités présentes dans le public : "Patrick de Carolis, président de France Télévisions et passionné de musique ; Etienne Fimlin, président du Crédit Mutuel et... passionné de crédit ; et Jack Lang, passionné de Jack Lang". Et l'ancien ministre, pas amusé du tout, de faire un non rigide et pas amusé du tout de la tête.
Ce qui ne nous empêchera pas de retenir la consécration - tant espérée - de Pony Pony Run Run (dont vous pouvez revoir ci-dessus le clip du single dévastateur Hey You), Victoire du Groupe ou artiste révélation de l'année (décernée par le public).
"Comme prévu, rien de prévu", lâche le groupe, ravi, avec la fraîcheur qui lui sied tant, avant d'enchaîner sur "les mercis un peu chiants".
Le mot de la fin à Nagui (ou à la plume auteure de ses blagues) : "Merci merci, Pony Pony... Avec 'PPDA' tout est en double !"