Auréolée en février dernier du César de la meilleure actrice dans un second rôle pour le film Suzanne, Adèle Haenel poursuit d'une manière flamboyante une année 2014 qui rimerait bien avec le mot perfection. Les Combattants, prochain ovni du cinéma français, ou bien L'homme qu'on aimait trop, sont les nouveaux symboles d'une fille à qui tout réussit. En amour aussi, Adèle Haenel est épanouie.
Sur la scène du théâtre du Châtelet à Paris le 28 février 2014, au coeur de la 39e cérémonie des César, Adèle Haenel, étouffant un sanglot avec une émotion palpable, esquissait discrètement un début de coming out. "Je voulais remercier Céline... Parce que je l'aime", avoue la jeune et belle comédienne. Quatre mois après son sacre, Adèle Haenel est revenue d'elle-même sur cet épisode, en rebondissant, au terme d'une interview accordée au magazine Têtu, sur le coming out d'Ellen Page, qui avait en revanche fait grand bruit. "Il faut le faire quand même, estime-t-elle. Moi, je fais les choses à mon échelle. Ce qui est drôle, c'est qu'après la cérémonie des César, c'est comme si personne n'avait entendu. Je me suis dit tant mieux, j'ai pas envie d'en parler... "
Si la belle a fait un coming out aussi discret et dans la retenue, c'est parce qu'elle n'aime pas s'étaler. "J'ai pas envie d'entrer dans l'intime, ça me saoule", lâche-t-elle. Parce que la jolie Adèle n'a pas envie d'être un porte-parole pour la cause LGBT, quand bien même elle s'y sent attachée : "J'ai pas envie d'être un porte-drapeau, moi, j'ai envie de faire des films et du cinéma plus que de faire de la politique, mais c'est quand même mélangé." Puis elle esquisse et revient sur sa vérité : "C'était aussi sincère." À 25 ans, celle qui revendique des choix de rôles féministes ne manque pas de verbe pour dire ce qu'elle pense.
L'homme qu'on aimait trop (d'André Téchiné) sortira en salles le 15 juillet, et Les Combattants (de Thomas Cailley) en fera de même le 20 août.