Adrien Quatennens a été fixé sur son sort ce mardi 13 décembre. Le député LFI du Nord a été condamné à Lille dans une procédure de plaider-coupable à 4 mois de prison avec sursis pour des "violences" sur son épouse, ainsi que des SMS répétés dans le cadre de leur séparation. Le député, en jean bleu et doudoune noire, très amaigri,a été jugé coupable de "violences sans incapacité commises par conjoint" entre octobre et décembre 2021. Cette condamnation a également été prononcée pour "envoi régulier et malveillant de messages" à son épouse, par SMS et WhatsApp, entre août et septembre 2022, a précisé le juge. Il est également condamné à devoir verser la somme de 2000 euros en guise de dommages et intérêts.
L'ex-numéro deux de La France insoumise, Adrien Quatennens, est arrivé au tribunal de Lille pour comparaître dans une procédure de "plaider-coupable" après avoir reconnu une gifle contre son épouse et des SMS répétés, épilogue judiciaire d'une affaire qui l'a mis au ban de la politique. Nicolas Heyn, responsable de la presse pour La France Insoumise à Lille, a confirmé que le député était entré dans le tribunal aux alentours de 8H30. Mais il a évité les journalistes massés devant l'entrée principale, ainsi que les quatre militantes du collectif féministe #NousToutes, brassard violet au bras, présentes à l'extérieur pour réclamer sa démission.
Cette peine a été proposée mardi matin par la procureure de la République de Lille à Mr Quatennens, qui l'a acceptée. Elle a ensuite été homologuée publiquement par un juge, en audience libre mais a cependant été rendu à huis-clos, à la demande de son avocate. La salle a donc été évacuée. Son épouse était dans la salle.
Une dizaine d'élus et militants LFI s'étaient également rassemblés dans un froid glacial afin de soutenir l'élu LFI. "On ne peut pas le comparer à des gens qui tabassent leur femme, qui mettent du GHB dans des verres", a déclaré à l'AFP le maire LFI de Faches-Thumesnil, Patrick Proisy. "Nous, on espère qu'il revienne. On ne peut pas se passer d'un orateur comme Adrien Quatennens dans le combat qui se prépare sur les retraites", a-t-il ajouté. Jugé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC ou "plaider-coupable"), l'élu du Nord pouvait être condamné à "une amende", voire "un stage de sensibilisation" aux violences conjugales.
Adrien Quatennens n'a pas pris la parole depuis la révélation de l'affaire mi-septembre dans le Canard enchaîné, en dehors d'un long communiqué sur Twitter pour annoncer son retrait du poste de coordinateur LFI. Son épouse Céline, qui a porté plainte en septembre après avoir d'abord déposé deux mains courantes, a dénoncé deux mois plus tard dans un communiqué à l'AFP des "violences physiques et psychologiques" exercées depuis "plusieurs années" par son mari, évoquant "ses colères" et "ses crises".
Désormais officiellement condamné, Adrien Quatennens va-t-il faire son grand retour en politique ? "Le sujet sur lequel nous réfléchissons, c'est quelles sont les conditions, quelles sont les modalités d'un éventuel retour", a déclaré lundi sur France Inter le député LFI des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard, qui doit bientôt prendre la tête de la nouvelle coordination de LFI, rôle qu'il assumait de fait depuis le retrait d'Adrien Quatennens.
"Personne" au sein du groupe parlementaire ne considère qu'un "retour est impossible", a-t-il assuré, au moment où son parti est plongé dans des querelles internes sur sa direction. La députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain insiste pour sa part sur la nécessité de "prendre au sérieux la parole de Céline Quatennens", mais aussi de "se soucier de la réhabilitation d'Adrien Quatennens, sujet souvent éludé". L'intéressé, lui, "compte revenir", mais il se pliera aux "conditions soumises par le groupe", affirme son entourage.