Affaire de la maison "squattée" en Essonne : la famille qui y vivait sort du silence !
Publié le 12 juillet 2022 à 10:52
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
C'est au tour du père de famille qui habitait dans la maison de la discorde de prendre la parole. Il s'est exprimé là depuis les mêmes colonnes que celles où l'affaire est née, "Le Parisien-Aujourd'hui en France". Il souhaite montrer sa version des faits dans ce dossier qui a rapidement pris une ampleur nationale en raison du problème des logements squattés en France.
Reportage de BFMTV sur la maison "squattée" d'Ollainville en Essonne © Youtube
Les acheteurs Laurent et Elodie sont intervenus dans Touche pas à mon poste pour parler de l'affaire de la maison "squattée"
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L'affaire a défrayé la chronique au mois de juin 2022, quand un couple s'est plaint de ne pas pouvoir s'installer dans la maison qu'il a acquis dans les colonnes du Parisien en juin 2022. Le fait divers s'est transformé en scandale quand d'autres éléments ont alimenté le conflit : non, il ne s'agit pas de squatteurs comme cela a été dénoncé mais d'une famille qui se dit victime d'une arnaque. Saber B., ouvrier de 41 ans et père de 5 enfants, s'est exprimé dans ce même quotidien pour faire valoir sa version des faits. Il a déposé plainte pour escroquerie et violences aggravées.

Tout commence à Ollainville en Essonne quand Saber achète via Issam A., "une connaissance qui se présente comme le propriétaire", une maison à vendre. Il lui fait signer "un faux compromis de vente le 29 août 2021", "de contrat de gré à gré, comme cela peut se faire en Tunisie", explique son avocate maître Samia Maktouf. "Au pays, ça se passe comme ça", justifie Saber B., qui maîtrise mal le français.

Sauf que ce contrat est un faux, la maison appartient à la nièce d'une dame âgée qui est décédée. Elle lutte régulièrement contre les squatteurs. Elle avait décidé de se séparer de ce logement bien encombrant et de le vendre via une agence immobilière. Constatant que "la maison n'est pas occupée légalement, l'agence la propose donc à bas prix" au fameux couple, Laurent et Élodie, qui signent, en connaissance de cause, une promesse de vente le 2 mars 2022 chez le notaire. Agence et notaire n'ont pas souhaité répondre aux sollicitations du Parisien.

La maison achetée légalement par Laurent et Elodie, l'a donc aussi été par Saber mais ce dernier se dit escroqué par Issa, désormais en fuite en Tunisie. "Sur les 120.000 euros demandés par Issam A., Saber B. aurait ainsi fait un virement de 43.000 euros et lui aurait donné le reste en liquide", selon son avocate. Il avait réussi à composer avec les squatteurs qui étaient sur place en échange de travaux le temps de son emménagement et avait scolarisé ensuite tous ses enfants dans le quartier.

Une maison, deux ventes

Deux achats parallèles qui se périclitent quand Elodie et Laurent veulent s'installer. Saber affirme avoir reçu au moins trois visites du couple entre mars et mai 2022. "Ils sont venus me proposer 2.000 euros pour partir, puis 5.000, puis 10 000", indique-t-il. Contacté, Laurent le contredit : "C'est faux, je ne lui aurais jamais donné un centime. C'est lui qui exigeait 10.000 euros, puis 5.000, puis 2.000 le soir où je suis passé à la télé [dans l'émission Touche pas à mon poste]. C'est du racket caché."

S'en suit la "fête d'emménagement" pour Elodie et Laurent, le "règlement de comptes" pour Saber au mois de mai. Selon une vidéo consultée par le quotidien, "le couple a escaladé le portail, puis a été rejoint par une dizaine d'amis costauds, parfois casqués ou masqués". C'est peu après ces faits que le couple s'est livré dans Le Parisien et que l'affaire prend une autre tournure qui va jusqu'au ministère de l'Intérieur. Saber et les siens sont expulsés par la police. Le journal rapporte ensuite que la famille a été victime d'une agression au moment de son départ. Une plainte a été déposée pour violences aggravées, violation de domicile et dégradation en réunion. Saber et sa femme écoperont de deux jours d'interruption totale de travail (ITT) chacun. Aucune interpellation n'a eu lieu pour l'heure.

La famille, relogée temporairement dans un hôtel en Essonne, va déposer une requête en revendication de propriété afin que Saber récupère le logement, même si ses chances sont minces. Le père de famille veut aussi savoir pourquoi on l'a frappé avec ses enfants : "Je suis là pour travailler, pas pour me bagarrer, je ne veux plus de problèmes." Laurent, lui, est aussi prêt à se battre jusqu'au bout pour sa maison.

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