Clamant son innocence depuis des mois, Cédric Jubillar est mis à mal par l'analyse d'un objet très utile : son téléphone portable. Sortant de l'audience de la chambre de l'instruction le 28 juin 2022, à la cour d'appel de Toulouse, qui examinait une possible libération conditionnelle du mari de Delphine en détention provisoire pour homicide par conjoint depuis juin 2021, l'avocat des deux enfants du couple a fait des révélations accablantes sur le principal suspect de l'affaire.
En interview pour Actu Toulouse, maître Laurent Boguet a chargé le mari de Delphine Jubillar, pointant du doigt l'utilisation de son smartphone qui a été analysé par des experts. Pour lui, l'artisan controversé a clairement menti : "Il explique que son téléphone est tombé en panne de batterie, le soir du 15 au 16 décembre 2020 [la nuit fatidique]. Mais comme il fallait qu'il se lève le lendemain pour aller au travail, et que son téléphone fait office de réveil, il indique alors qu'après l'avoir mis à recharger, il a activé le mode avion. Et ceci est un mensonge. (...) Si ce téléphone avait été mis à recharger la nuit, comme Cédric Jubillar l'affirme, il aurait présenté un indice de charge bien différent le lendemain matin. Donc il a peut être été tout simplement coupé."
Maître Boguet appuie sa thèse en précisant que les analystes disent que ce téléphone est resté hors tension "aux heures les plus stratégiques de la soirée", soit de 22h30 à 4h, et donc pas simplement en mode avion. "Cette coupure du téléphone est tout à fait inhabituelle", précise l'avocat qui souligne que le mari de Delphine utilisait, comme beaucoup de gens de sa génération, très souvent son téléphone. Cette mise hors tension correspond donc à un moment, en pleine nuit, où il ne voulait visiblement pas être dérangé, ni repéré.
L'homme de loi va même plus loin, pensant que comme le téléphone a été coupé avant 23h, donc avant la dispute à laquelle son fils aîné a assisté, caché derrière la porte, Cédric avait prémédité les choses. Cela veut dire qu'il pensait déjà attenter à la vie de sa femme et qu'il ne s'agirait pas seulement d'un coup de folie. Il a déjà tenu par le passé des mots violents envers sa femme tels que "j'en ai marre, je vais la tuer, je vais l'enterrer, personne ne la retrouvera". Une phrase qu'il a dite à sa mère Nadine mais qu'il avait justifiée, lors de son interrogatoire avec les juges d'instruction, Audrey Assemat et Coralyne Chartier, en disant les avoir proférées sous le coup de la colère. Pour Laurent Boguet, le suspect numéro 1 savait par ailleurs que sa femme avait un amant et surveillait ses agissements. Pour la défense cependant, ses éléments ne sont pas concrets et sans corps ni trace du crime, rien n'accuse Cédric Jubillar d'avoir commis l'irréparable.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.