Le mouvement #MeTooInceste, aujourd'hui #SciencesPorcs... L'affaire Olivier Duhamel continue d'avoir des répercussions bien au-delà du cercle familial du politologue, accusé d'inceste par sa belle-fille Camille Kouchner, dans son livre choc La Familia grande (éd. Seuil). Comme l'a rapporté l'AFP le 9 février 2021, le directeur de Sciences Po Paris, Frédéric Mion, a présenté mardi soir sa démission, après une série de révélations qui ont accru la défiance à son encontre au sein de la prestigieuse institution.
Cette démission intervient alors que les étudiants de l'Institut d'études politiques (IEP) de la rue Saint-Guillaume (7e arrondissement de Paris) ont reproché à leur directeur d'avoir nié être au courant des agissements d'Olivier Duhamel, président démissionnaire de la Fondation nationale des Sciences politiques (FNSP) qui chapeaute Sciences Po. Après avoir fait part de sa stupeur au moment de ces révélations en janvier, Frédéric Mion avait ensuite admis auprès du Monde avoir été alerté en 2018 par l'ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, des accusations d'inceste visant Olivier Duhamel. Il a ensuite expliqué avoir contacté un proche d'Olivier Duhamel qui lui aurait certifié que les rumeurs étaient sans fondement. Le ministère de l'Enseignement supérieur avait annoncé mi-janvier le lancement d'une inspection pour établir les "responsabilités" et d'"éventuelles failles" au sein de l'école sur cette affaire.
Mercredi, Alexandre Kouchner, le demi-frère de Camille Kouchner a réagi à cette démission sur Twitter : "F. Mion est parti. Cela ne peut pas & ne doit pas nous empêcher d'entendre & d'écouter toutes celles & ceux qui témoignent de leurs épreuves & de leurs douleurs par #scienceporcs. Nous qui n'avons pas su vous protéger, nous devons désormais vous soutenir. Vous ne serez plus jamais seul.e.s."
Consultant en communication et analyste politique de 34 ans, le fils de Bernard Kouchner et Christine Ockrent est d'autant mieux placé pour commenter cette affaire qu'il est lui-même professeur à Sciences Po Paris. Déjà, lorsque sa demi-soeur juriste avait sorti son ouvrage La Familia grande, dans lequel elle accuse Olivier Duhamel d'inceste sur son frère jumeau lorsque celui-ci était adolescent, Alexandre Kouchner lui avait apporté son soutien.
Il n'y a pas que la direction de Sciences Po Paris qui est remise en cause à la lumière de l'affaire Duhamel. Ces derniers jours, Libération a rapporté plusieurs témoignages d'étudiants des instituts d'études politiques (IEP) de Toulouse et Bordeaux affirmant avoir été victimes d'agressions sexuelles. Une prise de parole accompagnée sur les réseaux sociaux du hashtag #SciencesPorcs. Une enquête préliminaire a été ouverte pour viol à Toulouse, deux pour agressions sexuelles à Grenoble et un signalement à la justice a été fait à Strasbourg.