Si elle fait partie des figures de proue du mouvement Time's Up – plus de 300 femmes lancent un appel pour lutter concrètement contre le harcèlement sexuel, aussi bien à Hollywood que dans les milieux moins privilégiés –, Meryl Streep reste profondément embourbée dans le scandale Weinstein. En cause ? Son silence. Attaquée par Rose McGowan, elle s'était défendue et avait nié les accusations selon lesquelles elle ne pouvait aucunement ignorer ce qui se tramait en coulisses. Puis l'actrice aux trois Oscars et neuf Golden Globes a fait l'objet d'une virulente campagne d'affiches sauvages, "She Knew". C'est une Meryl Streep passablement agacée qui s'est exprimée dans le New York Times.
Interpellée sur son prétendu silence lorsque l'affaire a éclaté et que les langues se sont déliées – sauf la sienne apparemment –, elle a répondu cash. "Je ne veux plus entendre parler de mon silence. Je veux bien entendre celui de Melania Trump. Je veux écouter ce qu'elle a à dire", attaque Meryl Streep, précisant qu'à côté des siens, les propos de la First Lady des États-Unis ont "une plus grande valeur". "Tout comme Ivanka. Je veux qu'elle parle maintenant", conclut la comédienne de 71 ans.
On entend d'ici les détracteurs de Meryl Streep s'étouffer de rire en voyant l'actrice la plus discrète sur l'affaire Weinstein venir réclamer que la femme – a priori – la plus influente du pays vienne prendre la défense de ses consoeurs. L'épouse de Donald Trump répondra-t-elle à l'invitation ? Tout comme sa propre fille d'ailleurs ? Si Melania ne s'était pas exprimée à l'époque, son mari, le même qui se vantait en 2005 de pouvoir "attraper les femmes par la chatte" grâce à sa notoriété, a assuré qu'il "connaissait Harvey Weinstein depuis très longtemps" et qu'il n'était "pas surpris du tout". Ivana Trump, ex-femme du président, s'était aussi épanchée sur la question, confiant qu'elle avait croisé à plusieurs reprises le mogul hollywoodien lors de soirées à Cannes et que ce qu'il avait fait était "dégoûtant et inexcusable".