Ce sont des images qui ont profondément marqué la France entière au début du mois de mars 2023. Lors des obsèques d'Agnès Lassalle, enseignante de 53 ans poignardée à mort dans sa classe par l'un de ses élèves le 22 février dernier à Saint-Jean-de-Luz, son compagnon Stéphane Voirin avait entamé des pas de danse, seul, sur un air populaire interprété par Nat King Cole, vite rejoint par plusieurs duos de danseurs. La journaliste Audrey Crespo-Mara est allé à sa rencontre pour Sept à Huit, une séquence qui fait ressurgir l'émotion de cet hommage à nul autre pareil.
Pour la première fois, Stéphane Voirin, le mari d'Agnès Lassalle, professeure poignardée par l'un de ses élèves, prend la parole face caméra, lit-on sur le compte Instagram de Sept à Huit. Deux mois après le drame, il s'est confié à Audrey Crespo-Mara pour le "Portrait de la Semaine" diffusé ce dimanche 30 avril 2023 sur TF1. Submergé par l'émotion, il explique pourquoi avoir choisi de danser lors de son dernier adieu : "C'est ma manière de dire au revoir... Pardonnez moi. Nous nous sommes rencontrés lors d'une soirée de danse, je la revois encore, treize ans avant. Et ça c'est fini par cette danse. Cette musique est particulière. Agnès était ma complice, ma compagne, mon amie, c'était tout à la fois... Je voulais lui dire je t'aime, je voulais lui dire au revoir... Je voulais danser avec elle (...) Bien sûr que j'étais avec elle."
Des centaines de personnes avaient assisté à Biarritz aux obsèques d'Agnès Lassalle. Dans l'église Sainte-Eugenie comme sur son parvis, à l'extérieur, famille, proches et simples soutiens étaient "là pour rendre hommage à Agnès, si violemment et soudainement ravie", selon les mots de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne célébrant la messe.
Le cercueil de cette professeure d'espagnol, salariée du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d'Aquin depuis 1997 et passionnée de danse, était entré dans l'église biarrote, face à l'océan, sur un air espagnol de guitare classique, Recuerdos de la Alhambra. Au micro, l'une de ses soeurs a remercié les "collègues qui ont tenté l'impossible", "les élèves pour leurs attentions et leur courage", après la mort de l'enseignante.
Le drame s'était produit le mercredi 22 février, un peu avant 10h : un élève de seconde avait frappé Agnès Lassalle en pleine poitrine avec un couteau de cuisine à la lame de 18 cm. Les secours n'ont pas pu la sauver. L'adolescent de 16 ans a été mis en examen pour "assassinat" et placé en détention provisoire. En garde à vue, l'élève "a mis en avant une petite voix qui lui parle", selon le procureur de la République de Bayonne Jérôme Bourrier. Son avocat Me Thierry Sagardoytho a estimé que l'adolescent devait être examiné par des psychiatres afin de déterminer si son discernement était "entier" ou "au contraire aboli, ou éventuellement altéré" au moment des faits.