Il y a des distributions qui font rêver, et, comme chaque année, celle que le Festival Lumière à Lyon rassemble pour mettre en boîte une énième version de La Sortie de l'usine Lumière est des plus belles. 2015 n'y a pas coupé, d'autant que le metteur en scène qui s'y collait n'était autre que Martin Scorsese.
En cette 7e édition, le réalisateur new-yorkais avait pour ordre de perpétuer la tradition en signant de sa patte une Sortie de l'usine comme les frères Lumière l'avaient fait en 1895... Le premier film de l'Histoire du Cinéma. C'est avec pour point d'orgue l'humour que Marty Scorsese a décidé de mettre en scène une sorte de Gangs of Lyon samedi 17 octobre, au lendemain de la cérémonie où lui était remis le prix d'honneur Lumière devant un parterre de stars. Épaulé d'un Thierry Frémaux (le directeur de l'Institut Lumière) promu assistant réalisateur, l'auteur de Taxi Driver, Les Affranchis et Le Loup de Wall Street a signé une version très différente de celle orchestrée l'an dernier par Pedro Almodovar, à savoir drôle et enfantine.
Face à la caméra, point de Robert de Niro ou de Leonardo DiCaprio, mais de nombreuses personnalités du Septième art français ou francophone. Il y avait des cinéastes, parmi lesquels Radu Mihaileanu, Gaspar Noé, Jean-Pierre Jeunet, Pablo Trapero, et Michel Hazanavicius, des acteurs tels que Vincent Perez (et sa femme Karine Silla), Vincent Lacoste, Tahar Rahim, Pascal Demolon, Pierre Richard, Richard Anconina, des actrices comme Emma de Caunes, Michèle Laroque, Bérénice Bejo, Géraldine Chaplin ou encore Clémence Poésy, des humoristes (Laurent Gerra), des animateurs télé (Yves Calvi), des producteurs (Dominique Besnehard), un Président du Festival de Cannes (Pierre Lescure) et des compositeurs (Alexandre Desplat). Plus discret et pourtant immanquable, Alain Chabat a également pris part aux festivités. L'ex-Nuls, qui animait le soir venu La Nuit de la Peur à la Halle Tony-Garnier devant 4 500 courageux, est apparu quasi méconnaissable, arborant de longs cheveux grisonnants façon Albert Einstein. Une métamorphose capillaire qui pourrait s'expliquer par un nouveau long métrage... dont le réalisateur de Sur la piste du Marsupilami et Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ne pipera mot.