La princesse Stéphanie était sur la ligne de départ, huit jours plus tôt, dans un silence inhabituel ; le prince Albert II de Monaco prenait le relais dimanche, posté sur la ligne d'arrivée pour entériner de manière détonante un double record : ce 22 novembre 2015, le souverain monégasque, pistolet à la main (et l'autre à l'oreille, pour se la boucher), donnait le signal de fin de la 16e course No Finish Line, sous le chapiteau de Fontvieille.
Tout a une fin, même la No Finish Line Race. Dimanche, c'était un happy end pour l'initiative solidaire soutenue par la princesse Stéphanie de Monaco, dont elle avait donné le top départ le 14 novembre, après une minute de silence émue suite aux attentats survenus à Paris la veille. Depuis, quelque 13 617 participants (nouveau record) avaient parcouru, en marchant ou en courant, 383 719 kilomètres (nouveau record également) à eux tous, lorsque le prince Albert, d'un coup de feu tiré en l'air, a validé cette belle performance collective après avoir fait les ultimes foulées en bonne compagnie. Grâce à leur mobilisation, ce sont autant d'euros - l'objectif de 350 000 euros a donc été surpassé - qui seront distribués à des associations monégasques venant en aide aux enfants défavorisés ou malades, une des causes chères au coeur de la princesse.
Gilet orange sur les épaules, entouré de certains des coureurs et d'enfants portant le T-Shirt spécial de cette édition, flanqué du message "Grâce à vous, je vais mieux", dont deux exemplaires ont été offerts pour le prince Jacques et la princesse Gabriella, le prince Albert II de Monaco, qui a reçu un chèque de 50 000 euros pour l'association Monaco Collectif Humanitaire, s'est fait un plaisir d'accueillir sur le podium des participants qui se sont tout particulièrement signalés : c'était le cas notamment de Robert Miorin, un Bordelais de 58 ans qui a parcouru à lui seul la bagatelle de 1 004 kilomètres en 7 jours et 21 heures de course, pour sa cinquième participation en dix ans. "Il faut avoir un mental à toute épreuve, ne rien lâcher, ne pas se laisser perturber par les bobos, les ampoules", confie, comme le rapporte Monaco Matin, celui qui dit courir entre 5 000 et 6 000 kilomètres par an. Mimi Chevillon, quinquagénaire clermontoise, abonde en son sens : "Pour moi, c'est 80% de mental", dit-elle. Un mental qui lui a permis, en ne dormant que 2 heures par nuit et en passant près de 20 heures par jour sur le circuit, de parcourir 813 kilomètres, ce qui la place au 8e rang du classement général, dont elle est la première femme.
Deux exemples d'engagement qui doivent toucher Philippe Verdier, créateur de la course No Finish Line, déjà comblé par le record de participation (13 617 contre 12 524) et le record de distance (plus de 40 000 kilomètres de plus que l'an dernier), "presque la distance de la Terre à la Lune".