Joueuse de l'année en 2008, où elle a accédé au rang de numéro un mondial avant même de dominer outrageusement la puissante Dinara Safina pour le gain de Roland-Garros, Ana Ivanovic n'a jamais réellement confirmé les promesses de son tennis et de cette année faste. Pire, la charmante Serbe au coup droit autrefois dévastateur, après une saison quasi vierge d'exploit en dehors d'une finale perdue à Indian Wells (c'était en mars... 2009), plonge dans les profondeurs du classement WTA et dans une grave crise personnelle.
Si elle est âgée de seulement 22 ans, le palmarès de l'héroïne de Roland-Garros 2008 s'avère pourtant bien malingre comparé à ce qu'on espérait pour elle : la jolie Ana, qui avait commencé à concurrencer la Russe Maria Sharapova (qui peine à retrouver son niveau de jeu et vient de se faire sortir à Indian Wells) au rayon merchandising et couvertures de magazines, n'affiche que huit titres dont un seul en grand chelem (Roland-Garros) et trois en catégorie 1 (Montréal 2006, Berlin 2007, Indian Wells 2008). Témoin de cet espoir déçu, elle n'aura passé que 12 semaines au sommet de la hiérarchie mondiale après y avoir accédé en juin 2008.
28e du classement WTA pour quelques heures, Ana Ivanovic devrait s'enfoncer au-delà de la 50e place avec la parution du prochain classement, suite à sa cuisante défaite (6-2, 6-4) pour son entrée en matière à Indian Wells face à la modeste Lettone de 19 ans Sevastova, 63e joueuse mondiale. Finaliste sur le dur californien l'an dernier, elle va y laisser de nombreux points...
Malgré une entame de saison encourageante à Brisbane, où elle s'inclina en demi-finale contre la revenante Justine Henin, Ana, entraînée désormais par Heinz Gunthardt - l'ancien coach de Steffi Graf (qu'on a vue en exhibition en préambule au tournoi) - et un peu dispersée (dernièrement, son shooting ultra sexy pour Sports Illustrated), a enchaîné les contre-performances : troisième tour à l'Open d'Australie, triple défaite (deux en simple, un en double) en Fed Cup face à la Russie, forfait à Dubaï...
Les larmes de la joueuse après son élimination à Indian Wells sont révélatrices du désarroi et de la frustration qu'elle connaît : "Le plus dur c'est que je me sens bien et en confiance alors je tente de frapper mes coups comme avant mais je ne fais que des fautes. Alors forcément j'hésite et c'est encore pire."
"Comme avant" : dans cet aveu lucide pointe, autant que la nostalgie de l'âge d'or, l'ombre immense du doute quant à l'avenir...