Au coeur d'une vive polémique en France où il a été retiré de plusieurs salles à cause de spectateurs vulgaires, violents et globalement dérangeants, le film Annabelle ne semble pas outre-mesure avoir été victime d'une mauvaise pub avec ce bad buzz. Dans l'Hexagone, le long métrage horrifique portant sur la poupée aperçue au début de The Conjuring (2013) a déjà attiré 550 000 spectateurs, chiffre qui devrait être dopé par les vacances de la Toussaint qui viennent de démarrer.
À l'international, la Warner se frotte les mains. Le studio, qui a produit ce film d'épouvante à bas coût (6,5 millions de dollars de budget production), peut aujourd'hui se targuer d'avoir été derrière le film le plus rentable de l'année 2014. Un titre honorifique qui ne devrait pas de sitôt être glané par une autre production, puisqu'Annabelle est toujours exploité dans les salles du monde entier. Aux États-Unis, le film a déjà rapporté 74 millions au box-office, alors qu'à l'international, il amasse 92 millions (dont 3,5 sur le sol français), soit, au total, 166 millions de dollars de recettes.
Annabelle dépasse ainsi un autre film estampillé Warner, La Grande Aventure Lego. Le film d'animation, plébiscité par le public comme par la critique, avait amassé 460 millions de dollars de recettes pour un coût de 60 millions. "Il y a vraiment quelque chose de spécial avec cette poupée. Je parle d'un incroyable retour sur investissement", a commenté, dans Variety, Jeff Goldstein, le vice-président de Warner Bros. en charge de la distribution américaine. Annabelle est loin d'être le premier exemple de films d'horreur rentables, parce que peu coûteux et extrêmement attractif pour un public demandeur. La franchise Paranormal Activity, les deux volets d'American Nightmare, mais également Insidious et bien évidemment Conjuring, figurent parmi les films les plus rentables de ces dernières années. Le phénomène n'est donc pas prêt de s'essouffler...