Aujourd'hui, Anthony Delon est un homme apaisé, mais pendant longtemps, le célèbre comédien en a voulu à son père pour son enfance malheureuse faite d'abandon et de violence. De son propre aveu, dans son autobiographie Entre chien et loup publiée aux éditions du Cherche-Midi qui sera adaptée en série, Anthony Delon dit avoir passé plus de temps avec la nounou qu'avec ses parents Alain Delon et Nathalie Delon (décédée en janvier 2021 d'un cancer du pancréas). Des traumatismes qui ne disparaîtront jamais mais avec lesquels il peut à présent vivre sans se tourmenter.
"C'est l'histoire d'un homme qui a réussi à cicatriser des blessures qui l'empêchaient de vivre. De même que ma mère et mon père avaient eu le sentiment d'être abandonnés par leurs parents, j'ai moi aussi souffert de ce sentiment, très fort", explique Anthony Delon dans une interview accordée au Parisien, au sujet de son livre. Avec son autobiographie, il souhaite rendre hommage à ceux qui l'ont aidé à surmonter cette enfance difficile - son parrain Georges Beaume (agent de stars), et sa marraine Loulou, tous deux décédés - mais aussi adresser "un message d'amour" à son père.
Anthony Delon a toujours eu de l'admiration pour lui, en même temps que de la colère, aujourd'hui partie. Un mélange des sentiments qui l'a conduit à des sorties route et même à la prison, où il est resté un mois à l'âge de 18 ans.
On a tous besoin de 'tuer' symboliquement ses parents
A cette époque (février 1983), alors qu'il a été viré de la maison par son père, le compagnon de Sveva Alviti est arrêté au volant d'une BMW volée, avec sous le siège du conducteur un Mac 50, l'arme de service dérobée à un gendarme lors de l'évasion de Bruno Sulak, un ami et voyou, que l'on surnommait le "gentleman cambrioleur". Anthony Delon passe un mois au centre pour mineur de la prison de Bois d'Arcy. "Il y avait en moi un désir de vie très fort et un désir de mort qui venait se superposer. On a tous besoin de 'tuer' symboliquement ses parents : ces conneries, c'était une façon peut-être de faire dans la vie ce que mon père faisait à l'écran, explique Anthony Delon au Parisien. Mais quand je suis sorti de prison, je me suis dit : 'Tu as mieux à faire.'"
Ce passage en prison, Anthony Delon en avait déjà parlé dans sa précédente autobiographie, Le premier maillon, sortie en 2008. Il s'y était notamment souvenu des visites de son papa au parloir : "J'avais l'impression d'être dans un polar de Jean-Pierre Melville. À chaque silence, je m'attendais à ce qu'il me dise: Sois prêt, demain 16 h, pendant la promenade, mur Est de la cour, un hélico viendra t'arracher... Je m'occupe de tout." Sauf que son mois de prison, Anthony Delon l'a fait dans les règles de l'art sans aucune évasion.