On s'imagine tout connaître d'Arielle Dombasle, mais la chanteuse, comédienne et réalisatrice ne cesse de nous surprendre. Elle surprend avec ses choix musicaux aussi décalés qu'uniques, ses projets comme l'ambitieux et ébouriffant Opium qu'elle vient de réaliser sur les amours de Cocteau et du jeune Radiguet... On la sait intarissable sur son grand amour, le philosophe Bernard-Henri Lévy, mais ce sont des femmes de sa vie, celles qui l'ont inspirée, élevée, qu'elle a tout simplement aimées, dont il est question dans le supplément Styles de L'Express. Et parmi elles, Arielle Dombasle se confie plus particulièrement sur celle qu'elle appelle sa "soeur secrète", dont elle révèle l'existence et raconte la mort tragique.
À l'occasion de son retour sur scène dans El Tigre, un spectacle écrit et mis en scène par Alfredo Arias, Arielle Dombasle a accepté d'évoquer avec Styles les femmes de sa vie et de se confier à travers elles. Parmi elles, Lana Turner, dont elle joue la réincarnation dans El Tigre, Amy Winehouse ou sa grand-mère. On y découvre surtout la figure d'Anne Victoire de Lubersac, la "soeur secrète" de la comédienne.
"Lorsque mon père s'est remarié avec Laurence de Lubersac, elle avait une fille de 13 ans, j'ai donc eu soudain une soeur, Anne Victoire, révèle Arielle Dombasle. Nous allions vivre ensemble, je l'ai tout de suite aimée." Les deux filles vivent leur adolescence au Mexique comme des jumelles mais tandis que l'une tend vers la lumière, apprend "à vivre avec ses démons, à s'en amuser", l'autre suit "une espèce de destin tragique". Arielle Dombasle décrit sa soeur comme une jeune fille ravissante, douée pour le dessin, passionnée de musique et littérature, mais aussi "violemment politique". Elle fréquente des anarchistes et coupe les ponts avec sa famille dont elle dilapide l'héritage. "Elle avait découvert sa sauvage liberté", nous dit Arielle.
"Il y a deux ans, poursuit la comédienne. Les policiers mexicains ont découvert dans un squat un corps anonyme sans vie. L'Etat a pris ce corps et l'a brûlé, ne sachant rien. Dans ses carnets, on a trouvé des noms, le mien.... Anne Victoire avait 55 ans. Je la pleure. Ce destin si tragique, si solitaire. Je la porte en moi, petite soeur, fantôme éternel. C'est la première fois que je parle d'elle."
Arielle Dombasles au Théâtre du Rond-Point à Paris dans El Tigre, de et mis en scène par Alfredo Arias. Du 17 décembre au 12 janvier 2014.