La famille d'Adama Traoré demande à la justice française d'agir. Assa Traoré, qui se bat sans relâche depuis le meurtre de son petit frère lors d'un contrôle de police en 2016, a organisé une conférence de presse mardi 9 juin 2020. "On ne demande pas que des discussions se fassent dans un salon de thé de l'Élysée, on demande que des actes de justice soient faits", a déclaré Assa Traoré, au lendemain de son refus de rencontrer la ministre de la Justice.
Lundi, Nicole Belloubet avait proposé à la famille Traoré de la rencontrer. "Nous refusons le rendez-vous avec la ministre de la Justice. Si elle veut rencontrer quelqu'un, c'est le procureur, si quelqu'un doit être convoqué ce sont les gendarmes", a poursuivi Assa Traoré, qui a ainsi appelé une "mobilisation nationale samedi prochain dans la rue".
Derrière elle, on apercevait l'hommage des étudiants de l'école Kourtrajmé du réalisateur Ladj Ly, réalisé avec l'artiste JR. On y voit l'oeil d'Adama Traoré et celui de George Floyd, Afro-Américain tué par un policier blanc le 25 mai dernier à Minneapolis, dont la mort a lancé une vague de protestations contre le racisme et la brutalité des forces de l'ordre dans tout le pays, et ailleurs.
Le comité Adama demande aussi "que toutes les techniques d'immobilisation soient formellement interdites". "Nous demandons à ce que la police française soit réformée", a encore ajouté Assa Traoré et que l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) et l'IGGN (Inspection générale de la gendarmerie nationale) soient dissous pour être remplacées par des "corps extérieurs".
Mardi, Christophe Castaner a annoncé l'abandon de la méthode d'interpellation dite de l'étranglement. Celle-ci sera remplacée par le décrié (car mortel dans plusieurs cas) pistolet à impulsion électrique, le taser.