Véritable légende de la scène musicale française morte à l'âge de 39 ans en 1978, Claude François était alors au sommet de sa gloire quand survient cet accident, une lampe qu'il réajuste pendant qu'il prend son bain. Il est parti brutalement en laissant un immense patrimoine artistique à la France et notamment un tube, Comme d'habitude. Son fils Claude François Jr. perpétue sa mémoire et a produit le documentaire qui retrace le parcours fou du tube My Way (myCanal), dont les racines sont bien françaises. En interview pour le magazine Point de vue, il révèle notamment comment les droits de la chanson, qui a conquis le monde entier, sont répartis.
Quand Claude François apprend que son idole de toujours, Frank Sinatra, va enregistrer une version en anglais de Comme d'habitude, il est plus qu'honoré. Puis, ce n'est pas moins qu'Elvis Presley ou encore Nina Simone qui vont la chanter. Aujourd'hui, Clara Luciani l'a reprise et Yseult en a fait une version magnifique pour la clôture des Jeux olympliques de Paris, transmission parfaite pour les prochains JO à Los Angeles d'après le fils de Claude François. Comment alors les différentes parties prenantes de la chanson se partagent-elles les droits de ce titre, se demande Point de vue ? Claude François Jr. apporte une réponse claire.
"Quand la chanson est reprise dans une série ou bien une publicité avec l'enregistrement de Frank Sinatra, ses ayants droits ainsi que sa maison de disque touchent une part assez équivalente à celle des auteurs-compositeurs. S'ils n'en est pas l'interprète, seuls les auteurs-compositeurs sont rémunérés", explique dans un premier temps le gardien de la mémoire de son père. Concernant leurs rétributions, "elles relèvent du pays et de l'accord établi entre l'éditeur du pays et celui d'origine."
Qu'en est-il de la version française ? "L'éditeur dispose d'une part et reverse le reste aux auteurs. De fait, même si les chiffres sont importants, nous sommes nombreux à profiter du gâteau." Pas question pour lui toutefois de donner la part que lui reçoit car il n'aime pas parler d'argent et garde le flou sur le montant qui pourrait paraître indécent pour certains, ridicule pour d'autres. Claude François Jr. concède juste cette information : "La chanson, à elle seule et de manière globale, génère depuis plusieurs années un chiffre annuel à six zéros."
Claude François Junior a été élevé par sa mère au sein d'une bâtisse du XIIe siècle, recouverte de vigne vierge, jusqu'à ses six ans. Accaparé par sa carrière florissante à l'époque, Claude François venait seulement rendre visite à ses enfants le week-end. Aujourd'hui, le moulin de Dannemois n'appartient plus aux descendants de Claude François. En effet, il a été vendu en 1998 à un couple de boulangers dans le but d'éponger les dettes laissées par le chanteur après sa mort. Cependant, Claude François Junior a révélé dans une interview accordée à M - Le Magazine du Monde son souhait de racheter cette propriété afin de la transformer en une sorte de Graceland - la demeure d'Elvis - français en l'honneur de son père. "Je voudrais que les gens puissent passer la porte comme s'ils étaient là à l'invitation de mon père", a-t-il lancé. Claude François Junior imagine déjà un audioguide avec la voix de son père reconstituée par intelligence artificielle. Afin de rentabiliser cet investissement, Claude François Junior mise aussi sur la présence de 12 chambres d'hôtes au sein du moulin de Dannemois.