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Le publicitaire Jacques Séguéla, cofondateur de l'agence RSCG en 1970, architecte de la communication de François Mitterrand en 1981, n'avait guère apprécié les questions d'Audrey Pulvar lors de son passage dans On n'est pas couché sur France 2. Quelques mois plus tard, en mars 2012, invité d'une petite émission de radio (Le Gros Squat sur Radio Néo), Jacques Séguéla avait qualifié la journaliste de "bête et méchante" et de "salope". Un dérapage très remarqué. Invité ce lundi 27 mai du Grand 8, l'émission de Laurence Ferrari sur D8, Jacques Séguéla se retrouve à côté d'une Audrey Pulvar, éditorialiste de l'émission, qui n'a pas manqué de faire allusion à leur contentieux.
Invité sur le plateau du Grand 8 pour évoquer son nouveau livre - Merde à la déprime, aux éditions Jean-Claude Gawsewitch - Jacques Ségala entame un débat houleux avec les chroniqueuses de Laurence Ferrari. Après une question plutôt costaude de Roselyne Bachelot, Ségala répond qu'il s'attendait plutôt à ce qu'Audrey Pulvar la lui pose... La journaliste lui rétorque que "non", elle "reste à son statut de salope". Contrainte par la réflexion de sa chroniqueuse, Laurence Ferrari ouvre un aparté pour que ces deux-là s'expliquent. Jacques Séguéla révèle qu'en plus de ses excuses publiques, il les avait présentées en personne à Audrey Pulvar : "J'ai perdu mes nerfs comme je le disais, et puis je me suis excusé publiquement, puis je suis allé la voir en tête à tête. Elle avait été formidable et m'avait dit : 'Je ne suis pas rancunière, passons à autre chose.' Merci Audrey !" L'attitude d'Audrey Pulvar laisse toutefois entendre que si elle a pardonné, elle n'a certainement pas oublié.
"Impardonnable faute de langage"
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L'année dernière, après son dérapage, Jacques Séguéla n'avait pas tardé à faire amende honorable auprès d'Audrey Pulvar. Dans une lettre ouverte, le publicitaire qualifiait d'"impardonnable faute de langage" le vocabulaire choisi : "Madame, je viens vous présenter mes excuses. Mes mots ont dépassé ma pensée. Votre interview d'On n'est pas couché, que j'ai trouvée très injuste, m'est restée sur le coeur, mais ce n'est pas une raison pour le formuler comme je l'ai fait. Je m'en abstiendrai à l'avenir." Jacques Séguéla terminait ainsi cette courte lettre : "J'ai trop de respect pour les femmes en général, et les journalistes en particulier, pour ne pas regretter cette impardonnable faute de langage."
Ces excuses n'avaient pourtant guère convaincu Audrey Pulvar qui avait répliqué sèchement à l'AFP : "Je ne souhaite pas donner à cette pitoyable sortie, ni à ces pitoyables excuses plus d'importance qu'elles n'en ont. Je déciderai à tête reposée, ce week-end, d'y donner une suite judiciaire ou pas. Ce qui, pour le moment, me semble disproportionné. Le plus consternant dans ces images, ce ne sont pas les propos orduriers de Séguéla, auxquels je suis habituée, mais les rires des jeunes qui l'entourent. Mais vous savez ce que chantait Brassens, le temps ne fait rien à l'affaire..., poursuivait-elle, faisant référence à la chanson de Georges Brassens Le temps ne fait rien à l'affaire ("Le temps ne fait rien à l'affaire/Quand on est con, on est con"). J'invite donc toutes les personnes présentes dans ce studio, jeunes ou pas, à réécouter tonton Georges."
Un an après, nous avons enfin le fin mot de l'histoire : Jacques Séguéla étant allé la trouver pour s'excuser en personne, Audrey Pulvar lui a pardonné.