"Oh Djadja, y a pas moyen Djadja." Ces paroles sont devenues célèbres il y a quelques mois. Son interprète Aya Nakamura est depuis devenue un véritable phénomène et fait danser les foules sur ses tubes Djadja, Copines ou Pookie. Interrogée par Le Parisien, la chanteuse de 23 ans est revenue sur son succès fulgurant.
Depuis le 26 mars 2019, elle est en tournée à guichets fermés. Dimanche 21 avril, c'est au Printemps de Bourges qu'elle s'est produite sur scène face à un public hystérique comme le précisent nos confrères. Un choc pour Aya Nakamura qui ne s'attendait pas à un tel accueil : "C'était mon premier festival et j'appréhendais, je ne vais pas mentir. Mais dès la première chanson, j'avais l'impression que le public kiffait plus que moi (rires). Je viens de commencer la tournée, et les fans sont très réceptifs." Son public est composé à 70% de filles. Une fierté pour la jeune artiste qui trouve qu'"une meuf qui parle aux meufs, cela a manqué au public".
Aya Nakamura précise ensuite qu'elle n'est pas une rappeuse, contrairement à ce que certains pensent sous prétexte qu'elle est "une renoi qui vient des quartiers". "C'est un cliché chez les gens qui ne m'écoutent pas, admet celle qui a été victime de sexisme dans le milieu de la musique, Certains me demandent avec qui j'ai couché pour en arriver là. La musique, c'est mon métier, c'est toute ma vie, j'écris tous les jours. Je travaille beaucoup depuis cinq ans. Comme d'autres artistes masculins. Mais c'est plus difficile, car je suis une femme noire. Pour certains, si j'avais été plus claire de peau, j'aurais pu avoir du succès plus vite. (...) Rien que de mentionner ce détail, c'est hallucinant. Cela a été plus dur."
Je ne veux pas véhiculer une fausse image
Sans langue de bois, Aya Nakamura avoue aussi en avoir assez que certains lui "collent l'image d'une fille qui vient du Mali" alors qu'elle vit en France. "On m'a proposé dans des shootings de faire la 'Queen africaine'. C'est quoi encore, ce cliché ? (...) Je ne veux pas véhiculer une fausse image, j'ai grandi dans la street. Cela passera peut-être avec le temps", regrette-t-elle.
Autre conséquence du succès : son absence de vie privée. Depuis qu'elle est connue, difficile pour elle de mener sa vie comme avant : "Hier, je suis allée me faire une manucure dans un salon à Noisy, où je vais depuis un an tranquillement. Une cliente me demande une photo pour sa fille. Moi, j'étais en pantoufles, claquettes, pas maquillée, j'avais des boutons, j'étais pas là pour faire la belle, je refuse, et là, je deviens le sujet de conversation de tout le salon. D'un coup, tout le monde te pose des questions sur des rumeurs bidons, te conseille sur ta musique comme s'ils étaient des directeurs artistiques d'une maison de disques. (...) Je ne pourrai plus y aller, c'est dommage, car je l'aimais bien."