Si on lui avait dit, Benoît Magimel ne l'aurait sans doute jamais cru. Ce vendredi 25 février, l'acteur de 47 ans est monté sur la scène de l'Olympia de Paris pour récupérer son prix : le César du meilleur acteur pour son rôle dans De son vivant, d'Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve. Invité à réagir sur la plateau de C à Vous trois jours après son sacre, Benoît Magimel n'a pu s'empêcher de faire le parallèle entre ce qu'interpréter un tel rôle - il joue un homme condamné par la maladie - a changé chez lui et l'un des moments forts de ces derniers mois : la mort de Gaspard Ulliel à l'âge de 37 ans. Depuis qu'il a tourné pour Emmanuelle Bercot, Benoît Magimel voit la vie autrement : "Quand on perd quelqu'un comme on a perdu par exemple Gaspard Ulliel... Quelle tristesse, quel drame ! Mais la vie continue. Qu'est ce qu'on a laissé ? Les acteurs ont certainement des films. Mais est-ce que j'ai intensément vécu ? Est-ce que j'ai vécu pour moi ? Est ce que j'ai vécu assez ?"
Ces questions, Benoît Magimel se les pose chaque jour qui passe : "Si on en a la possibilité, c'est un training de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Chaque jour, il faut faire un travail. Quand on a la possibilité de vivre le plus possible, il faut vivre. Ça prend du temps de savoir que la vie est précieuse pour certaines personnes, parfois, on n'est pas conscient de ça". Lui-même est passé par là : "Longtemps, je me suis senti immortel, j'avais l'impression que rien ne pouvait m'arriver. Quand on est confronté à la maladie, on prend conscience simplement qu'à ce moment-là, chaque jour a son importance".
Si Benoît Magimel n'a heureusement pas été confronté à la maladie directement, sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille. Il a d'ailleurs à plusieurs reprises été arrêté au volant sous l'emprise de stupéfiants, mettant en lumière son addiction aux drogues qu'il tente depuis de soigner : "Je prends un traitement de substitution et je me rends régulièrement aux Narcotiques Anonymes. Je vois également un médecin spécialisé dans ce domaine tous les deux mois. Et je fais aussi une thérapie, en parallèle. [...] Je consomme seul, et avec beaucoup de honte.[...] Parfois il y a des rechutes mais j'essaye de tenir" avait-il avoué. Un combat qu'il n'affronte plus seul mais au côté de sa femme Margot Pelletier désormais.