Benoît Magimel est aux anges depuis qu'il a remporté le César du meilleur acteur le 24 février dernier pour sa prestation bluffante dans Pacifiction - Tourment sur les îles. Il est notamment devenu la première personne à remporter cette distinction deux années d'affilée. Un palmarès dont il peut être très fier, et qui est surtout le résultat de longues années de dur labeur. Car, s'il prend beaucoup de plaisir à exercer son métier, il se montre toujours très perfectionniste, ce qui explique notamment la raison pour laquelle il a souvent mis son corps à rude épreuve pour appréhender au mieux possible les rôles pour lesquels il était choisi.
Des efforts qui ont eu toutefois quelques conséquences... "Pour De son vivant, j'ai fait trois régimes parce que le film s'est arrêté deux fois (une fois suite à un AVC de Catherine Deneuve, une autre à cause de la pandémie de Covid). Je devais perdre 20 kilos à chaque reprise. Mon corps en garde quelques séquelles, car ces écarts de poids, à 45 ans, sont néfastes. Mais c'était nécessaire pour la crédibilité du personnage", a-t-il déclaré dans les pages de Paris Match, dans le dernier numéro du magazine paru ce jeudi 2 mars dans les kiosques.
Ne pas oublier le ventre
Mais ces risques, il fait avec. Sa volonté de se "fondre dans le personnage" prend toujours le dessus, ce qui ne veut pas dire non plus qu'il n'arrive pas à se rendre compte lorsqu'il est fait pour un rôle ou non. Au contraire, il lui ait déjà arrivé de dire "non" à une opportunité, car il estimait que son physique n'était pas adapté au personnage : "A la base, je suis sec, longiligne. Je me rappelle avoir refusé le rôle de Jacques Mesrine parce que, malgré un régime protéiné, je n'arrivais pas à prendre de masse ni à avoir une voix assez grave (le poids influant sur les cordes vocales. C'était trop tôt pour moi. On ne peut pas tout jouer à n'importe quel moment. Il faut l'accepter."
Ce que le compagnon de Margot Pelletier apprécie davantage que de simplement modifier son corps, c'est changer son apparence : "Ce qui me plaît, c'est l'art du déguisement. C'est un plaisir de môme ! Quand je fais Louis XIV dans Le roi danse, c'est un kif ! Pareil pour Alfred de Musset dans Les enfants du siècle". Mais il précise une fois de plus, qu'il "ne faut pas oublier le ventre", et "bosser l'intériorité". Une ligne de conduite à laquelle il est fidèle. A tel point qu'il l'applique "inconsciemment" : "Quand je joue un collaborationniste dans La douleur, je prends du poids parce que le mec, alors que la France occupée est en pleine récession, bouffe plus qu'à sa faim". Un exemple de professionnalisme !