Cela fait déjà treize ans. Le 17 juillet 2010, Bernard Giraudeau succombait des suites d'un cancer, qu'il combattait depuis dix ans. L'acteur laissait derrière lui ses deux enfants, Gaël (41 ans) et Sara (37 ans), fruits de ses amours avec la comédienne Anny Duperey avec qui il est resté en couple pendant 18 ans. En mai 2010, le comédien de Viens chez moi, j'habite chez une copine, s'était confié dans un long entretien pour nos confrères de Libération. Il y dévoilait ses peurs, ses craintes face aux cancers du rein puis du poumon dont il souffrait. Contraint de subir de nombreuses opérations, il a été victime de pas moins de quatre rechutes. "J'essaye d'aller comme je peux, le problème est que les traitements lourds des chimios ont tendance à vous enlever un peu de la vie", confiait-il.
C'est long d'être en permanence entre les mains des médecins, des radios, des scanners
En dix ans, Bernard Giraudeau en aura vu des spécialistes. "C'est long d'être en permanence entre les mains des médecins, des radios, des scanners. L'institut Gustave-Roussy, puis Pompidou, puis l'hôpital Tenon, puis encore Pompidou. C'est long", dévoilait-il, las. L'ancien compagnon d'Anny Duperey indiquait aussi s'attendre à souffrir d'une grave maladie. "Cela tenait à mon existence qui avait de moins en moins de sens, une course effrénée qui me maintenait en permanence dans un état d'angoisse, celle qui peut accompagner notre métier d'acteur. J'allais où ? Un manque de sens, de profondeur, de recherche sur l'essentiel... Et donc, le cancer est arrivé et je n'étais pas trop étonné. Mais j'ai repris, après, ce métier, avec une espèce de folie furieuse, et il a fallu que je rechute pour que je me dise : allez, stop."
S'il s'est fait opérer une première fois, Bernard Giraudeau pensait réellement que la maladie était partie. Mais ce ne fut malheureusement pas le cas. "Après mon opération, je m'étais dit que j'allais tout faire pour changer ma qualité de vie, donner plus de temps aux gens que j'aime. Mais une fois encore, cela n'a pas tenu, j'ai très vite été à nouveau aspiré. Cinq ans plus tard, je recevais le choc d'une deuxième annonce avec des métastases au poumon. J'ai eu une troisième récidive, ils m'ont enlevé notamment des côtes, on m'a mis des plaques. Et là, il fallait que je prenne ma décision. Je ne pouvais plus faire ce métier, je ne pouvais plus continuer à ce rythme... Alors oui, arrêter, c'est comme ça. Certes je peux lire des textes, je peux écrire. Mon regard sur les autres s'est aussi modifié, adouci." Des confidences très émouvantes.