Au-delà d'être un homme d'affaires reconnu, Bernard Tapie endossait du temps de son vivant un rôle bien plus important : celui de papa. Pour Stéphane, Nathalie, Laurent et Sophie, ses quatre enfants, l'ancien propriétaire de l'Olympique de Marseille était prêt à tout. C'est en tout cas ce que raconte Stéphane dans une biographie, Comment te dire au revoir, à paraître le 12 janvier aux éditions Michel Lafon.
Dans les pages de cet ouvrage intime et personnel, Stéphane Tapie raconte les derniers mois de la vie de son père, certains de ses secrets et le dévouement qu'il avait envers les gens qu'il aimait. Parmi eux, son ex-compagne et mère de ses aînés Nathalie et Stéphane. S'il s'est follement épris de Dominique après avoir travaillé avec elle, Bernard Tapie n'avait pas de secret pour elle. Une condition était non négociable concernant son ex : être voisin de son ex Michèle Layec. Non pas pour continuer d'entretenir une relation amoureuse terminée mais pour contrôler et surveiller la forte dépendance à l'alcool dont elle était victime et dont pâtissait son fils Stéphane.
Dans Gala, qui publie quelques extraits de la biographie, on apprend le calvaire qu'a enduré le jeune homme à l'époque : "[Ma mère] était la femme de ma vie mais je n'ai pas vécu de jeunesse car il fallait toujours être en alerte. Je refusais même d'aller chez mon père le week-end de peur qu'il lui arrive quelque chose." Vivre tout près d'elle et donc de son fils était donc la seule solution : "Dès qu'il déménageait, il achetait à ma mère un appartement, une maison pour nous avoir près de lui. C'était sa façon à lui de m'aider à surmonter la situation. Moi, je ne voulais pas me détacher d'elle."
Je la tirais jusqu'à son lit
Stéphane Tapie décrit d'ailleurs certains moments qu'un adolescent de 12 ans ne devrait pas avoir à vivre. Sa mère Michèle étant alcoolique, rares étaient les fois où les retrouvailles à la maison se déroulaient comme chez tout le monde : "Quand je découvrais ma mère en très mauvais état, je l'empoignais tant bien que mal et je la tirais jusqu'à son lit. [...] Je me murais dans le silence comme dans un blockhaus. [...] J'y ai laissé une grande partie de mon équilibre et seuls mes enfants ont réussi à me reconstruire." Un dénouement heureux possible grâce à la vigilance de Bernard Tapie, patriarche au grand coeur.