Quand certains cherchent par tous les moyens à quitter la France dans un exil fiscal déclaré, d'autres préfèrent rester pour gérer leurs affaires. C'est le cas de Bernard Tapie, de retour aux affaires depuis l'acquisition du groupe Hersant Média, qui comprend les titres La Provence, Var-Matin, Nice-Matin ou encore Corse-Matin.
Une affaire de rachat rocambolesque, qui tels les meilleurs thrillers a connu moult rebondissements plus ou moins opaques. Toujours est-il qu'aujourd'hui, c'est Bernard Tapie qui reprend la direction du groupe de presse régional. L'ancien boss de l'Olympique de Marseille va donc quitter Paris et sa magnifique demeure pour "s'installer dans le Midi", comme il l'a confié au Point à paraître jeudi : "C'est un projet que je nourris depuis plus d'un an. J'ai une maison près de Toulon, je vais changer de rythme de vie, faire du sport tous les jours..."
L'heureux propriétaire d'un des plus luxueux yachts du monde revient également sur cette affaire de rachat, qui a vu le député socialiste Patrick Mennucci s'opposer avec force à la transaction, qui demande aujourd'hui une commission d'enquête. Une demande appuyée par... Bernard Tapie himself.
Et toujours dans son style particulier, Bernard Tapie n'oublie pas de balancer une pique à son farouche opposant, qui brigue la mairie de Marseille et qui voyait dans le retour de l'homme d'affaires à la tête d'une colossale fortune de près de 300 millions d'euros un potentiel adversaire. "Je trouve curieux qu'un député se mêle d'une affaire purement économique, comme si la démocratie consistait à choisir le repreneur d'une entreprise en difficulté, explique-t-il. Mennucci a même déclaré dans le journal Le Monde qu'Arnaud Montebourg avait tout fait pour éviter que mon projet se concrétise. Les Français doivent savoir que tout cela n'était que de l'esbroufe : il n'y avait aucun autre entrepreneur capable d'investir et de garantir l'ensemble des emplois."
Contrairement à ce que pensent certaines figures de la scène politique phocéenne, pas question de revenir en politique, donc : "Je n'ai aucun projet politique pour Marseille. Je le jure sur la tête de mes enfants. Aujourd'hui, c'est non. À la limite, je n'aurais pas eu les journaux, peut-être me serais-je laissé tenter, vu la situation dans laquelle se trouve Marseille."
Une interview à retrouver en intégralité dans "Le Point" dans les kiosques le jeudi 10 janvier