Bertrand Cantat a perdu son procès en diffamation contre Le Point qui se tenait le jeudi 16 janvier 2020. L'hebdomadaire l'accusait d'avoir commis des violences sur plusieurs de ses compagnes dans un article paru en fin d'année 2017. Au moment de la sortie du premier album solo de l'artiste, le 30 novembre 2017, Le Point faisait état d'une "omerta" autour du comportement du chanteur, décrit comme violent, avant et après la mort de Marie Trintignant.
Pour rappel, la merveilleuse actrice avait succombé aux coups de Bertrand Cantat en marge d'un tournage à Vilnius (Lituanie). L'homme aujourd'hui âgé de 55 ans n'avait été condamné qu'à huit ans de prison ferme, mais n'en avait purgé que quatre, dont une année en Lituanie. Il avait bénéficié d'une libération conditionnelle en 2007.
Le Point s'appuyait sur un témoignage anonyme d'un "membre du groupe Noir Désir" – cité dans le documentaire Affaire Bertrand Cantat : le document inédit (M6) – assurant que l'ancienne compagne de Bertrand Cantat, Kristina Rady, avait menti au moment du procès. Celle-ci s'est d'ailleurs suicidée en janvier 2010. Le Point avançait, toujours en s'appuyant sur le témoignage, qu'elle avait demandé aux membres du groupe de cacher ce qu'ils savaient, chose qu'ils avaient accepté de faire, afin que leurs enfants ne découvrent pas "que leur père était un homme violent". Le Point révélait grâce à ce témoignage des violences envers Kristina Rady et deux de ses anciennes compagnes, avant l'assassinat de Marie Trintignant.
À la sortie de l'article, Bertrand Cantat avait alors porté plainte. Comme le rapporte l'AFP, à l'époque, l'avocat du chanteur assurait que "les membres du groupe dément[ai]ent les informations parues dans le journal Le Point" et dénonçait des "calomnies dénuées de tout fondement" dans un "article mensonger".
Jeudi 16 janvier 2020, le tribunal correctionnel a estimé que l'un des huit passages concernés n'était pas diffamatoire au sens de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, mais que les sept autres l'étaient, dans la mesure où ils imputaient à Bertrand Cantat d'avoir été violent envers Kristina Rady et d'anciennes compagnes. Le tribunal a toutefois choisi de relaxer Le Point au titre de la "bonne foi". Les magistrats ont estimé avoir assez d'éléments pour affirmer que la journaliste de l'hebdomadaire s'était "effectivement entretenue avec l'un des membres du groupe Noir Désir comme elle l'allègue", grâce à ses notes d'interview anonymisées.