Dimanche 24 novembre 2019, le magazine Enquête exclusive sur M6 dévoilera des extraits vidéo des 6 heures d'audition filmée de Bertrand Cantat alors qu'il était entendu à Vilnius suite à la mort de Marie Trintignant. Si ces images chocs suffisent à l'intérêt de ce reportage, de nouvelles informations ont également été dévoilées, notamment concernant l'autopsie de Marie Trintignant.
L'actrice de 41 ans, qui a été victime des violences de son compagnon dans la nuit du 26 et 27 juillet 2003 dans sa chambre d'hôtel, est décédée à la suite de coups violents portés au visage et d'un oedème cérébral fatal. Mais le rapport d'autopsie que se sont procuré les journalistes d'Enquête exclusive montre que la comédienne a subi des violences sur tout le corps. Elle a été "frappée avec acharnement" et on compte une "vingtaine de traces de coups", relate le narrateur de l'enquête.
L'énumération qui suit glace la sang : "Plusieurs hématomes sur le visage dont trois énormes sur le côté gauche, éclatement des os du nez qui pourrait correspondre à un coup de poing ou de tête, plaie au niveau de l'arcade sourcilière - peut-être l'impact d'une bague qui aurait pu avoir l'effet d'un coup de poing américain [lors de son audition, Bertrand Cantat signale lui-même qu'il portait effectivement des bagues lorsque, dans une colère noire, il asséna des coups à Marie Trintignant, NDLR]." Et ce n'est pas tout, un expert indique que Marie Trintignant a été si violemment saisie et bousculée qu'elle a souffert en quelque sorte du syndrome du bébé secoué.
Ce que ce document montre également, c'est que la comédienne a aussi reçu des coups sur le corps. Elle a été blessée aux jambes et, à l'autopsie, les médecins légistes ont aussi découvert des traces dans le bas du dos, le ventre et les bras.
Pour rappel, dans les séquences vidéo de son audition dévoilées sur M6, Bertrand Cantat avait déclaré à la justice lituanienne qu'il avait voulu "lancer" sa compagne sur le sofa mais qu'il a "loupé son coup". Il a reconnu avoir donné quatre gifles "avec les deux faces" de la main et "peut-être plus" et que "ce n'était pas gentil", avant que la situation dégénère encore plus.
La question qui se pose alors est de savoir pourquoi les secours ont été appelés six heures après ces scènes de violence ? La non-assistance à personne en danger n'a pas été retenue contre Bertrand Cantat. Il a expliqué qu'il ne s'était pas "abstenu volontairement d'appeler les secours", qu'il s'était inquiété pour Marie et qu'il n'a pas été le seul à juger de son état ce soir-là. Vincent Trintignant, le frère de la comédienne, est arrivé à 4h30 à l'hôtel et à l'époque, il avait expliqué à la justice que le chanteur l'aurait dissuadé d'appeler les secours : "Il m'est venu l'idée à plusieurs reprises d'appeler un médecin, mais à chaque fois les propos se voulaient rassurants. Il disait qu'il fallait la laisser dormir, qu'elle avait besoin d'aspirine à son réveil. Comme il semblait sincère, je n'étais pas particulièrement inquiet, d'autant plus qu'il n'y avait pas de traces de sang."