Le 10 janvier 2010, Krisztina Rady, alors en couple avec Bertrand Cantat, se donne la mort dans leur maison de la région bordelaise. La mère d'Alice et Milo, les enfants du chanteur, s'est pendue pendant que Bertrand Cantat dormait. Une issue fatale que les proches de Krisztina incombe à l'ancien leader de Noir Désir. Si elle avait publiquement affirmé que Bertrand Cantat n'avait jamais levé la main sur elle pour lui éviter une lourde peine après la mort de Marie Trintignant, en coulisses, la vérité est bien différente. Elle avait notamment averti Samuel Benchetrit de sa violence, affirmant qu'il l'avait déjà envoyée à l'hôpital.
Six mois avant son passage à l'acte, un message audio laissé sur le répondeur de ses parents trahissait la peur et la détresse de Krisztina. Dans Désir Noir, livre d'Anne-Sophie Jahn publié le 15 mars aux éditions Flammarion dont Le Point publie les bonnes feuilles, la journaliste revient sur les mots terribles que Krisztina emploie en évoquant sa relation avec Bertrand Cantat, confirmant les violences physiques dont elle a été victime et qu'elle a pourtant toujours niées : "Hier, j'ai failli y laisser une dent. Il m'a balancé mon téléphone, mes lunettes. Il m'a jeté quelque chose de telle façon que mon coude est totalement tuméfié et, malheureusement, un cartilage s'est même cassé."
"Naturellement, vous pouviez deviner qu'une série d'événements encore plus regrettables que celle de 2003 a eu lieu, car à l'époque, cela ne m'était pas arrivé à moi, tandis que maintenant, cela m'arrive, et déjà à plusieurs reprises j'ai échappé au pire, et puis c'est intenable" confiait-elle à la boîte vocale, affirmant que les enfants étaient parfois témoins de ces faits terribles. "[Ils] n'en peuvent plus" déclarait-elle. Krisztina Rady avait même évoqué le fait de déménager dans un autre pays et de disparaître.
Si Krisztina Rady n'avait jamais admis publiquement les violences que Bertrand Cantat exerçait sur elle, l'entourage n'était pas dupe. Lorsqu'elle venait au parloir rendre visite à l'artiste condamné après le meurtre de Marie Trintignant, les rendez-vous n'avaient rien de paisible : "J'ai assisté, comme les détenus et surveillants, à ses colères monstres au parloir contre sa femme, a indiqué un ancien prisonnier, témoin de leurs échanges. Elle partait en larmes avec les enfants. Il lui donnait des ordres : 'Va m'acheter ceci !' et si elle ne le ramenait pas..." Et il n'y avait qu'avec elle que Bertrand Cantat se comportait de la sorte : "Avec son frère ou les membres du groupe qui sont venus le voir au parloir, il était calme, mais avec sa femme, il était dirigiste, si ça n'allait pas comme il voulait, il n'était pas content." Un témoignage qui confirme l'enfer vécu par Krisztina.