Françoise Hardy s'est récemment indignée de la proposition faite par la Mairie de Paris à la Fédération Française de Tennis d'étendre le site de Roland-Garros, le temps du tournoi, sur les serres d'Auteuil. La chanteuse partage son courroux de voir ces extraordinaires collections de végétaux menacées et interpelle le maire dans un courrier commençant par "Cher Bertrand" : "Il m'est tout aussi difficile d'imaginer que ce soit un maire de gauche qui commette un tel sacrilège, car c'en est un à mes yeux et ceux des quelque 20 000 signataires de la pétition", déplore-t-elle notamment.
Vendredi, Bertrand Delanoë répond à la chanteuse, présidente du comité de soutien opposé à ce projet. Monsieur le maire la "remercie de sa lettre", "l'occasion de rétablir certaines vérités" : "Les serres historiques ne sont absolument pas impactées et les collections prestigieuses qui s'y trouvent non plus", explique-t-il, mais on le savait déjà. "Les serres de travail et les serres chaudes à la place desquelles il est prévu de construire un court de tennis entouré de serres ne sont pas classées Monument historique (...) et ne présentent aucun intérêt architectural". "Construire une nouvelle serre ceinturant le court de tennis permettra ainsi d'accueillir plus dignement une partie des collections d'orchidées et de fougères qui sont actuellement entreposées dans des serres quelconques".
Ce projet est une réponse à l'inquiétude de la Fédération qui voit, depuis plusieurs années, son plus prestigieux tournoi, Roland-Garros, se dérouler à Auteuil sur un site devenu trop étroit. La Mairie de Paris a proposé cette extension, pour un coût de 235 millions d'euros, afin de conserver le tournoi et ses retombées économiques. La Fédération doit rendre sa décision : le tournoi du grand chelem pourrait rester sur Paris où se délocaliser à Gonesse, Marne-la-Vallée ou Versailles, qui ont aussi fait des propositions.