Inespéré... La quatrième place décrochée par Brian Joubert au terme du programme court lors des Championnats du monde qui se déroulent à Nice est une véritable surprise pour le petit monde du patinage. Et pour cause.
Miné par les blessures, le Poitevin multipliait les forfaits et les contre-performances ces derniers mois, loin du niveau qui lui avait permis de décrocher le titre de champion du monde, et trois fois celui de champion d'Europe. A tel point qu'il déclarait dans l'Équipe qu'il avait failli arrêter la compétition. "Aux championnats d'Europe (en janvier), ça a été la catastrophe. Je savais faire mes sauts, mais plus je m'approchais de la compétition, plus je me sentais crispé. Après le programme court, Véronique (Guyon, son entraineur, ndlr) m'a demandé d'arrêter le patinage."
Brian Joubert a un temps imaginé mettre un terme à sa carrière après ces championnats du monde de Nice, mais le jeune homme a décidé de se donner une dernière chance et une dernière échéance, les Jeux olympiques de Sotchi en 2014 où il espère une médaille... "Après les championnats d'Europe, je me suis dit : 'Tu vas aller à Nice, tu le fais bien, et après, t'arrêtes.' Mais ce n'est pas ce que je veux. Même si j'étais champion du monde à Nice - ce qui n'arrivera pas, je le sais - j'irai jusqu'aux J.O," déclarait-il la veille de se lancer dans ce programme court qui lui donne aujourd'hui l'opportunité de décrocher une médaille, même s'il reste conscient de la difficulté qui l'attend.
Mais l'essentiel est ailleurs. A 27 ans, le patineur retrouve des sensations, un plaisir de glisser qu'il n'avait plus éprouvé depuis très longtemps. "Depuis deux saisons, j'étais à la recherche de vieilles sensations : m'éclater sur un programme court, être relâché et pouvoir communiquer avec le public. Que je les retrouve en France, pendant un Championnat du monde, c'est très important," confiait-il à l'issue de l'épreuve. Mais qu'on ne s'y trompe pas. En présentant son programme libre inspiré de sa thématique Matrix qui avait fait de lui le champion d'Europe en 2004 puis une deuxième place aux mondiaux en 2006, Brian Joubert sait qu'il ne pourra remporter la compétition : "Je le connais bien et le but pour moi est de me sentir bien. Mais ce n'est pas un programme pour gagner."
Le chant du cygne avant de quitter la scène ? Pas vraiment. Les championnats du monde à Nice auraient pu être un beau théâtre pour des adieux. Mais le Poitevin croit dur comme fer à ses chances de médaille à Sotchi, et effacer ainsi ses multiples désillusions olympiques (14e en 2002, 6e en 2006 et 16e en 2010). En espérant qu'il ne se fourvoie pas dans ce qu'il convient d'appeler "la saison de trop".