Face au déferlement de haine dont elle a fait l'objet après avoir déclaré que l'on "[pouvait] jouir lors d'un viol", Brigitte Lahaie n'a pu retenir ses larmes durant l'entretien qu'elle a accordé à TV5 Monde.
"Je regrette que cela ait été sorti de son contexte. C'est malheureusement une vérité – j'aurais peut-être dû ajouter ce 'malheureusement' –, ce qui rend souvent la reconstruction encore plus compliquée, d'ailleurs", a confié l'ancienne actrice X dans un premier temps. Elle a ensuite rappelé qu'elle connaissait par coeur les questions de sexualité, avant de justifier ses propos : "Ce que je voulais dire, c'est que, parfois, le corps et l'esprit ne coïncident pas. (...) Mais je comprends aussi que cette tribune puisse choquer et blesser. Je dis simplement que si on veut vraiment avancer sur la violence faite aux femmes, il faut peut-être comprendre comment en amont on peut faire que les choses changent."
Brigitte Lahaie, émue aux larmes, a admis : "Je peux regretter cette phrase parce que je n'ai pas vécu une journée très agréable." Elle a toutefois précisé qu'elle ne pouvait pas regretter de dire les choses telles qu'elles sont. Ce que l'ex-animatrice de RMC ne souhaitait en revanche certainement pas, c'était blesser les victimes de viol : "Évidemment que je ne l'ai pas dit pour blesser. Je sais que c'est à la mode aujourd'hui. On dit quelque chose, c'est repris par les réseaux sociaux, on est lynché, et il faut faire ses excuses. Si c'est comme ça que le monde marche, alors ok je présente mes excuses (...). Je suis une femme qui a souffert dans sa chair et qui depuis trente ans aide les femmes à se libérer. C'est tout. Et quand on est incomprise à ce point, c'est vrai que ça fait mal."
Pour rappel, Brigitte Lahaie faisait partie de la centaine de femmes qui ont signé une tribune publiée dans Le Monde afin de défendre la "liberté d'importuner" des hommes. Dans ce cadre, elle était l'invitée de l'émission de BFMTV News et Compagnie mercredi dernier. Et face à Caroline de Haas, qui a elle-même été victime d'une agression sexuelle, elle a lancé : "Je vous signale que l'on peut jouir lors d'un viol."
Très vite, les internautes se sont déchaînés. Parmi eux se trouvait Flavie Flament, violée à l'âge de 13 ans. Et les autres femmes ayant signé la tribune se sont désolidarisées de ses propos. Elle s'était alors exprimée une première fois sur Twitter : "Depuis tant d'années, j'aide les femmes à aimer leur corps, à se sentir des êtres libres de jouir ou de ne pas jouir. J'ai bien avant d'autres soutenu les associations Stop aux violences sexuelles et Ennocence. Les accusations portées contre moi me blessent mais je les pardonne."
Son entretien pour TV5 Monde sera diffusé ce vendredi 12 janvier 2018, à 18h50.