Cinq ans après son impressionnant parcours dans la saison 7 de Nouvelle Star et la sortie en 2010 de son premier album, Camélia Jordana est de retour dans les bacs avec le délicat et surprenant Dans la peau, sorti le 8 septembre. Le clip du single Miramar vient d'ailleurs tout juste d'être dévoilé. La jeune femme a grandi et s'est épanouie dans l'écriture, sur scène, comme sur grand écran où on l'a vue à l'affiche de la comédie La Stratégie de la poussette et du troublant Bird People de Pascale Ferran. Dans les interviews qu'elle a accordées à la presse, on retrouve une Camélia Jordana qui a suivi son amoureux en Belgique, mais une amoureuse qui a les pieds sur terre.
Dans le nouveau numéro de Elle, Camélia Jordana explique avoir quitté Paris pour suivre son compagnon, un graphiste-vidéaste de 28 ans, à Bruxelles. Elle est partie sur un coup de tête : "C'est dans ces moments-là, dit-elle, que, malgré mon apparente maturité, j'ai vraiment 21 ans. Je peux écouter les albums de Bertrand Belin huit fois par jour pendant un an et décider de partir du jour au lendemain parce que j'en ai marre de Paris." Mais pour la jeune femme qui a chanté à la Bastille le soir de l'élection de François Hollande, il est important d'ajouter : "Je paie mes impôts en France. C'est un vrai choix, explique-t-elle dans Les Inrockuptibles. C'est le public français qui me fait gagner vie, donc je trouve normal de payer mes impôts en France."
Dans la grande interview que lui consacre Les Inrocks justement, Camélia Jordana, originaire de Hyères, n'est pas tendre avec la capitale : "À Paris, je me sens mal, je déteste cette ville. Je la trouve violente, sale, agressive, individualiste, super triste et moche. Tout le monde trouve ça normal et ça m'angoisse. Tout est très cher en plus. Le loyer, le café, les transports, les courses. Dès que tu sors de chez toi, tu te fais avoir." Et c'est avec le même naturel qu'elle évoque la question de l'argent : "Je suis intermittente. J'ai gagné beaucoup d'argent à 17-18 ans, quand l'album est sorti. J'en ai profité et fait profiter mes proches. Mais ça ne fait pas vivre quatre ans. Après, je n'avais pas d'album, donc plus de tournée, donc plus d'intermittence. Pendant un an et demi, j'ai eu des rentrées d'argent ponctuelles, quand je faisais un concert ou que j'avais un tournage. C'est un métier incertain. Les gens pensent qu'à partir du moment où tu passes à la télé, tu es blindé. C'est n'importe quoi." Encore très jeune, Camélia Jordana ne manque pourtant ni de recul ni d'un franc-parler plutôt rafraîchissant. Aussi passionnante à lire... qu'à écouter.
Les Inrockuptibles, en kiosques le 10 septembre
Elle, en kiosques le 12 septembre.