En 2009, Pierre Etaix apparaissait dans Micmacs à tire-larigot : dans ce dernier film en date de Jean-Pierre Jeunet, l'ami intime et homologue français du grand Jerry Lewis prêtait ses traits à un personnage magique - l'inventeur des histoires drôles.
Et il faut bien avouer que le clown et réalisateur s'y entend en inventions, en drôlerie, mais aussi... en micmacs. C'est une drôle d'histoire qui a occupé ses cinq dernières années et lui a entamé la santé : comme nous vous l'avons relaté en détail, Pierre Etaix avait entamé une bataille judiciaire terrible pour récupérer les droits de cinq de ses oeuvres détenus par Gavroche Productions.
Soutenu par de grands noms du septième art, dont Woody Allen, Pierre Etaix avait tout fait afin de ressusciter les cinq films co-écrits avec Jean-Claude Carrière : Le Soupirant, Yoyo, Tant qu'on a la santé, Le Grand Amour et Pays de cocagne.
En 2004, Pierre Etaix avait cédé l'intégralité des droits sur ces films réalisés dans les années 1960 à Gavroche Productions, dans l'optique de voir ces réalisations restaurées à des fins d'exploitation. Un contrat jamais suivi d'effets, puisque, non seulement la société de production n'a jamais exploité les longs métrages, mais elle n'a par ailleurs jamais retourné de document d'accpetation du contrat.
Mais en 2009, et après quelques péripéties, le tribunal de grande instance de Paris lui a donné raison, et on devrait prochainement pouvoir redécouvrir ces chefs d'oeuvre !
Une issue positive qui explique sans doute la présence d'un Pierre Etaix guilleret et rayonnant au festival de Cannes. Honoré par une rétrospective au Festival Lumière à Lyon fin 2009 et acclamé à Bordeaux où il a repris l'apparence de son personnage Yoyo pour son nouveau spectacle Miousik Papillon début 2010, Pierre Etaix s'est présenté sur la Croisette pour la projection du Grand Amour, enfin restauré !
L'occasion de réaffirmer sa profession de foi : "Les médailles, je m'en fous ! La seule récompense, c'est le rire du public (...) La seule trace qui compte, c'est celle qu'on laisse dans la mémoire des gens, pas dans un panthéon illusoire".