

Le 17 mai au festival de Cannes ont été présentés les films Pater et Le Havre, en compétition pour la palme d'or. Projeté dans l'après-midi, Pater avec Vincent Lindon a été longuement applaudi, tandis que le tapis rouge du Havre s'est déroulé plus tard dans la soirée. Mené par Jean-Pierre Darroussin et Kati Outinen, ce long métrage du Finlandais Aki Kaurismäki est une fable sociale optimiste qui a eu un bel accueil après sa projection.
Au cours de la soirée, les festivaliers pouvaient croiser le président du jury de la section Un Certain Regard, le cinéaste serbe deux fois palmé Emir Kusturica, et les comédiens Philippe Caroît et Frédérique Bel. Sous ses allures pétillantes d'oiseau de nuit avec sa robe à pois, l'actrice est capable de jouer dans différents registres, en témoigne son expérience avec Les Nuits rouges du bourreau de jade.
Le Havre est l'histoire de Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, qui s'est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty. Quand elle tombe gravement malade et doit s'aliter, Marcel doit à nouveau combattre le mur froid de l'indifférence humaine et affronte la mécanique aveugle d'un Etat de droit occidental, représenté par l'étau de la police qui se resserre de plus en plus sur un jeune garçon réfugié, qu'il a pris sous son aile.
Les thèmes sont forts et brûlants, mais le ton du film est "déroutant, décalé, sensible et mélancolique", pour reprendre les mots du Figaro. Pour décrire le travail du réalisateur, Jean-Pierre Darroussin a déclaré en conférence de presse : "Aki, vous lui donnez deux-trois bricoles et il en fait un monde. C'est le contraire d'un président de la République à qui on donne un monde et qui en fait deux-trois bricoles."
L'équipe du film a assuré la présentation précédée du fameux tapis rouge, à savoir le réalisateur Aki Kaurismaki et les comédiens Evelyne Didi, Kati Outinen et Little Bob. Le cinéaste, détenteur du Grand Prix en 2002 pour L'homme sans passé, a-t-il séduit le jury présidé par Robert de Niro ? Les critiques sont déjà prometteuses pour cette fable particulière...