Dimanche 1er juillet 2018, sous un soleil de plomb, les dépouilles de Simone Veil et son Antoine Veil ont été reçues au Panthéon au terme d'une cérémonie bouleversante venue sacrer un destin hors du commun. L'ancienne ministre à qui l'on doit la dépénalisation de l'avortement rejoint l'institution, les grands hommes et les quatre autres femmes qui y reposent comme Marie Curie, seule femme à avoir reçu deux prix Nobel.
Nicolas Sarkozy, qui assistait il y a peu au premier match des Bleus contre l'Australie en Coupe du monde 2018 en Russie, avait fait le déplacement. Ce dimanche matin, avant que l'équipe de France ne se qualifie en quart de finale en battant l'Argentine 4-3, l'ancien président et son épouse Carla Bruni-Sarkozy ont assisté à cette cérémonie pour le couple Veil. À leur droite, le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, la première dame Brigitte Macron, puis le Premier ministre Édouard Philippe. À la gauche des Sarkozy, le couple discret formé par François Hollande et l'actrice et productrice Julie Gayet.
Les deux anciens présidents ont échangé quelques mots. On pouvait remarquer un sourire sur le visage de Nicolas Sarkozy. En arrière-plan, on imagine que leurs deux artistes de femmes échangeaient également. Carla Bruni vient de boucler une tournée mondiale, tandis que Julie Gayet est allée présenter mi-juin le documentaire de JR et Agnès Varda, Visages Villages, qu'elle a coproduit, au 26e Festival du film français au Japon. Les deux couples ont également parlé ensemble.
Pendant la cérémonie tout le monde est revenu à sa place pour écouter les mots puissants du président Macron : "Le 5 juillet dernier, lorsque j'ai annoncé, à l'issue de l'hommage qui lui était rendu dans la cour des Invalides, que Simone Veil reposerait au Panthéon au côté de son époux, cette décision ne fut pas seulement la mienne. Ce ne fut pas non plus celle de sa famille qui, cependant, y consentit. Cette décision fut celle de tous les Français. C'est intensément, tacitement, ce que toutes les Françaises et tous les Français souhaitaient. Car la France aime Simone Veil. Elle l'aime dans ses combats, toujours juste, toujours nécessaire, toujours animée par le souci des plus fragiles où elle s'engagea avec une force de caractère peu commune. La France l'aime plus encore parce qu'elle a compris d'où lui venait cette force mise au service d'une humanité plus digne."