Icône du cinéma français, Catherine Deneuve a su charmer le public autant par son naturel, sa beauté et son jeu, que par son histoire et son quotidien de femme aux mille vies. Elle se confie tout au long d'une passionnante interview accordée à So Film dont elle fait la couverture.
Elle évoque notamment sa jeunesse, époque durant laquelle elle expérimente "la seule chose pas sérieuse" qu'elle ait faite, à savoir "la cigarette, découverte à 15 ans", soit "la grande révélation d'un voyage scolaire en Angleterre". Encore aujourd'hui, elle enchaîne les clopes. Elle avouera avoir tout de même tenté d'arrêter, par le biais de l'hypnose. "J'ai vraiment arrêté de fumer pendant onze ans grâce à l'hypnose. (...) Ça a marché tout de suite, même si, malheureusement, j'ai repris", confie la légendaire comédienne qui s'avoue "très en phase avec l'hypnose" et être "rentrée très facilement dans l'état de catalepsie". L'un des rares moments où la célèbre blonde a perdu le contrôle, assurant n'avoir jamais pris de drogue, elle qui a pourtant vécu dans le swinging London, à Primrose Hill, avec son ex-mari David Bailey (1965-1972). "Les drogues, ça ne m'a jamais branchée, dit-elle. L'alcool, c'est mieux. Ça monte progressivement." Et d'ajouter que les champignons hallucinogènes, ce n'est pas pour elle non plus.
La drogue, Catherine Deneuve y a pourtant souvent été confrontée, notamment avec ses partenaires de jeu, tels que Guillaume Depardieu dans Pola X. "Il se battait encore à cette époque. Il avait arrêté, mais c'est toujours très difficile pour les acteurs, quand ils se droguent, d'attaquer un film comme celui-là, alors qu'ils se sont sevrés avant", se souvient-elle, avouant avoir eu "la même sensation" avec Patrick Dewaere dans Hôtel des Amériques. "Un homme d'une telle fragilité, et tellement émouvant", conclut-elle, visiblement émue.
De confidence en confidence, Catherine Deneuve confie qu'elle aurait adoré tourner avec Pialat, que "Marco Ferrari gueulait tout le temps", que László Szabó (réalisateur de Zig Zig) était "bourré en permanence", que Jean-Pierre Mocky n'est "jamais méchant avec les gens qui travaillent pour lui" ou de se rappeler ô combien le tournage de Dancer in the Dark, de Lars Von Trier avec Björk, fut particulier. "Je me suis retrouvée au milieu de deux natures excessives, deux monstres qui veulent tout contrôler, qui ne lâchent rien", glisse-t-elle, avant d'ajouter qu'elle s'est montrée envers Björk "comme une mère qui parle à sa fille pour l'empêcher de trop faire n'importe quoi". Et de conter cette étonnante anecdote où la chanteuse et comédienne a "mangé un chemisier [qu'elle détestait et que le réalisateur voulait lui faire porter, NDLR] en le déchirant petit morceau par petit morceau". "Dingue", comme elle dit.
Aujourd'hui âgée de 69 ans, Catherine Deneuve a bien vécu, mais ne s'arrête pas pour autant. Mieux, elle continue de surprendre. L'actrice confiera par exemple qu'elle profite de la vie plus qu'elle ne l'a fait par le passé, malgré ses multiples expériences. "Maintenant que mes enfants sont grands, je profite, je rattrape le temps perdu", assure celle qui dit passer son temps à fréquenter "des gens plus jeunes" qu'elle. Une deuxième jeunesse que Deneuve illustrera par un goût prononcé pour... le rap. Elle cite Angel Haze, "une jeune rappeuse américaine incroyable", et dit trouver dans le rap "un rythme, une sonorité qui [lui] plaît, quelque chose d'un peu lancinant". Et de préciser : "Eminem, par exemple, j'adore. Après, je n'irais pas aux concerts de rap. Je m'y emmerderais, et en plus vous imaginez le truc si on me voyait dans un concert de rap", s'amuse-t-elle, avouant en revanche aller voir chaque concert de PJ Harvey, "une fille super".
Interview à retrouver en intégralité dans le N°38 de So Film.