Catherine Deneuve durant le festival de Venise en septembre 2010© Angeli
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Dans Potiche, Catherine Deneuve s'affiche en jogging et bigoudis. Ce n'est pas l'allure la plus glamour de la comédienne et pourtant, elle conserve en toute circonstance son élégance. En posant au côté d'un homme nu pour la couverture de Têtu, la star française impose également sa prestance pour que ce cliché ne soit en rien racoleur, et en tout sublime. Dans les pages du supplément Styles de L'Express, l'actrice se livre encore sur le cinéma et son parcours fascinant, terminant sur une touche légère et romantique.
Catherine Deneuve l'avoue, les acteurs travaillent peu : "C'est vrai. Mais leurs journées sont très longues. Acteur, c'est un état." Un état de grâce, souvent, mais il peut entraîner une situation à double tranchant, la célébrité : "Très jeune, j'ai été confrontée à la presse en raison de ma vie privée et j'en ai été effarouchée. Heureusement, j'ai une nature très secrète et j'ai toujours verrouillé." Si sa carrière semble l'avoir presque toujours maintenue au sommet, elle a eu un passage à vide : "Je me suis posé beaucoup de questions vers l'âge de 45 ans, au moment de ce que l'on appelle le turning point. Puis j'ai eu la chance de tourner Le Dernier Métro [de François Truffaut, 1980] qui a remis les choses en perspective."
Dans ce chef d'oeuvre, elle avait donné la réplique à Gérard Depardieu, qu'elle retrouve dans Potiche. Cela fait la septième fois qu'ils tournent ensemble et une belle relation s'est ainsi nouée avec lui. Si celui-ci fait encore parler de lui pour ses coups d'éclat, ses propos déplacés et ses attaques, Catherine Deneuve lui offre de jolis mots : "Quand je quitte Gérard sur un tournage, je ne suis jamais triste, car je sais que je le reverrai."
La trajectoire de cette actrice en fait l'une des plus emblématiques du septième art. Elle possède toutefois des manques : "Le film avec Hitchcock... C'est l'un de mes regrets, comme de n'avoir jamais travaillé avec Mankiewicz. Je m'imaginais pourtant bien dans l'univers de Hitchcock. Nous avions déjeuné ensemble, il m'avait fait lire un scénario. Les choses étaient bien engagées, mais il est parti trop vite, hélas."
Quant au théâtre, domaine où elle n'a pas montré son talent, elle se tâte : "C'est peut-être ma dernière peur. Je n'y ai pas encore définitivement renoncé, mais pour l'instant, je ne peux pas. Et pourtant, je vais souvent au théâtre, je vois combien les acteurs peuvent être heureux... Ce n'est pas une question de rôle. J'ai sérieusement envisagé d'interpréter Opening Nights d'après le film de Cassavetes avec Gena Rowlands. [...] Mais le projet existait ailleurs et j'y ai renoncé. C'est davantage ma relation au public, l'idée d'être face à lui dans un cadre fermé qui me tourmente..."
Touche finale ô combien fascinante : sa chevelure, qu'elle a rendue blonde par amour. Elle explique : "Je ne me souviens pas exactement du jour où j'ai pris cette décision. [...] Je me rappelle juste que j'avais 19 ans et que je m'étais mis dans la tête que l'homme que j'aimais trouverait cela plus séduisant. J'avais tort sans doute..." Fait-elle référence à Roger Vadim, qui lui offrit un rôle dans Le Vice et la Vertu en 1962 [elle avait 19 ans à l'époque] et à qui elle a donné un fils en 1963, Christian ?
Le sujet capillaire semble anodin mais ne l'est pas. Blonde, brune, la chevelure féminine fascine au cinéma et elle est mise à l'honneur à la Cinémathèque de Paris dans l'exposition Brune/Blonde jusqu'au 16 janvier 2011.
Catherine Deneuve sera à l'affiche de L'Homme qui voulait vivre sa vie avec Romain Duris le 3 novembre, puis dans Potiche le 10 novembre.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le supplément Styles de L'Express du 20 au 26 octobre.
Catherine Deneuve l'avoue, les acteurs travaillent peu : "C'est vrai. Mais leurs journées sont très longues. Acteur, c'est un état." Un état de grâce, souvent, mais il peut entraîner une situation à double tranchant, la célébrité : "Très jeune, j'ai été confrontée à la presse en raison de ma vie privée et j'en ai été effarouchée. Heureusement, j'ai une nature très secrète et j'ai toujours verrouillé." Si sa carrière semble l'avoir presque toujours maintenue au sommet, elle a eu un passage à vide : "Je me suis posé beaucoup de questions vers l'âge de 45 ans, au moment de ce que l'on appelle le turning point. Puis j'ai eu la chance de tourner Le Dernier Métro [de François Truffaut, 1980] qui a remis les choses en perspective."
Dans ce chef d'oeuvre, elle avait donné la réplique à Gérard Depardieu, qu'elle retrouve dans Potiche. Cela fait la septième fois qu'ils tournent ensemble et une belle relation s'est ainsi nouée avec lui. Si celui-ci fait encore parler de lui pour ses coups d'éclat, ses propos déplacés et ses attaques, Catherine Deneuve lui offre de jolis mots : "Quand je quitte Gérard sur un tournage, je ne suis jamais triste, car je sais que je le reverrai."
La trajectoire de cette actrice en fait l'une des plus emblématiques du septième art. Elle possède toutefois des manques : "Le film avec Hitchcock... C'est l'un de mes regrets, comme de n'avoir jamais travaillé avec Mankiewicz. Je m'imaginais pourtant bien dans l'univers de Hitchcock. Nous avions déjeuné ensemble, il m'avait fait lire un scénario. Les choses étaient bien engagées, mais il est parti trop vite, hélas."
Quant au théâtre, domaine où elle n'a pas montré son talent, elle se tâte : "C'est peut-être ma dernière peur. Je n'y ai pas encore définitivement renoncé, mais pour l'instant, je ne peux pas. Et pourtant, je vais souvent au théâtre, je vois combien les acteurs peuvent être heureux... Ce n'est pas une question de rôle. J'ai sérieusement envisagé d'interpréter Opening Nights d'après le film de Cassavetes avec Gena Rowlands. [...] Mais le projet existait ailleurs et j'y ai renoncé. C'est davantage ma relation au public, l'idée d'être face à lui dans un cadre fermé qui me tourmente..."
Touche finale ô combien fascinante : sa chevelure, qu'elle a rendue blonde par amour. Elle explique : "Je ne me souviens pas exactement du jour où j'ai pris cette décision. [...] Je me rappelle juste que j'avais 19 ans et que je m'étais mis dans la tête que l'homme que j'aimais trouverait cela plus séduisant. J'avais tort sans doute..." Fait-elle référence à Roger Vadim, qui lui offrit un rôle dans Le Vice et la Vertu en 1962 [elle avait 19 ans à l'époque] et à qui elle a donné un fils en 1963, Christian ?
Le sujet capillaire semble anodin mais ne l'est pas. Blonde, brune, la chevelure féminine fascine au cinéma et elle est mise à l'honneur à la Cinémathèque de Paris dans l'exposition Brune/Blonde jusqu'au 16 janvier 2011.
Catherine Deneuve sera à l'affiche de L'Homme qui voulait vivre sa vie avec Romain Duris le 3 novembre, puis dans Potiche le 10 novembre.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le supplément Styles de L'Express du 20 au 26 octobre.