
Ce samedi 12 avril, les pavés du Nord ont été le théâtre d’un exploit retentissant : Pauline Ferrand-Prévot, pour sa première participation à Paris-Roubaix, a triomphé dans l’Enfer du Nord, devenant la première Française à s’imposer sur cette épreuve mythique. Une performance d’autant plus impressionnante que la championne olympique de VTT a dû surmonter une chute à 53 km de l’arrivée et une cheville infectée depuis plusieurs semaines.
"C’est une dure à cuire ! Elle nous étonnera toujours", s’est amusée sa mère Sylviane dans Le Parisien, encore émue par la victoire de sa fille. Une victoire inattendue, mais méritée pour celle qui cumule désormais 15 titres de championne du monde dans toutes les disciplines : route, VTT, cyclo-cross et gravel.
Cette course, elle l’a dominée dans les derniers kilomètres avec une puissance et une sérénité bluffantes. "Elle est inspirante", a reconnu Marion Borras, arrivée 62e et admirative devant tant de polyvalence. Un numéro d’équilibriste qui a permis à Pauline non seulement de gagner, mais surtout de retrouver le plaisir du vélo, comme l’ont souligné ses parents : "Elle avait perdu le sourire. Maintenant qu’elle est avec Dylan [van Baarle], elle s’amuse à nouveau. C’est redevenu une gosse", a confié Dany, son père, dans les colonnes du quotidien.

Présente au vélodrome de Roubaix, Marion Rousse, directrice du Tour de France Femmes, n’a pas tardé à rejoindre la championne pour l’embrasser et saluer sa performance. Pour elle, cette victoire marque un tournant. "C’est une très belle nouvelle pour le cyclisme féminin, mais aussi pour le cyclisme dans sa globalité. La course qu’on a vécue est juste incroyable", a-t-elle déclaré à Le Parisien ce dimanche 13 avril.
Au-delà de la performance sportive, la cycliste insiste sur la portée symbolique du retour de Ferrand-Prévot sur la route : "Le retour de Pauline est une aubaine pour les petites filles qui vont pouvoir s’identifier à elle. Elle fait partie de ces gens à part, qu’on regarde et qu’on admire.", a-t-elle confié.
Déjà, l’ombre du Tour de France Femmes se profile à l’horizon. La cycliste tricolore a clairement affiché son ambition : apprendre à se placer dans un peloton, apprivoiser la tension des classiques, pour mieux aborder les premières étapes bretonnes du Tour. "Même en interview elle le dit : elle vient pour performer", souligne Marion Rousse, confiante en l’avenir de son épreuve.

Pauline Ferrand-Prévot ne se contente plus de gagner. Cette dernière inspire. Sa bonne humeur retrouvée, son goût du défi – tout en elle séduit les fans comme les professionnels. "On parle souvent chez les hommes des “cinq fantastiques”, eh bien Pauline fait partie des fantastiques, elle aussi", affirme Marion Rousse, admirative.
À l’image de sa médaille d’or olympique remportée à Paris, sa victoire à Roubaix dépasse les frontières du sport. Pauline Ferrand-Prévot n’est plus seulement une cycliste : elle est un symbole. Et selon la maman de Nino, ce n’est qu’un début : "Ça annonce de très belles années pour le cyclisme féminin."