Cumuler les jobs, en 2021, n'a plus rien de très étonnant. Mais certains cas méritent tout de même d'être évoqués. En juin 2007, la France découvrait par exemple le parcours de Laly, dans la première saison de l'émission Secret Story, qui faisait partie des forces de l'ordre et, à la fois, sévissait dans le monde du strip-tease - elle s'est finalement reconvertie dans l'industrie du X. Au Mexique, quelques années plus tard, un certain Diego Garijo a, lui aussi, lié deux univers qui n'ont a priori rien à voir l'un avec l'autre... avec brio !
Né à Guanajuato, Diego Garijo s'est lancé dans une carrière sportive. Son truc ? Le MMA, cet art martial mélangeant toutes les pratiques du monde, du judo au karaté en passant par la boxe thaï... et qui donne des combats d'une violence assez redoutable - rigoureusement interdite en France, d'ailleurs, pour "atteinte à la dignité humaine". Passionné de grosses bagarres, il est même devenu professionnel. Il a remporté sept victoires sur le ring en 2006 mais a dû mettre fin à sa carrière en 2012 à cause d'un décollement de la rétine, histoire d'éviter la cécité progressive.
Quand le mot drag m'a traversé l'esprit, je me suis dit : 'Putain, mais c'est ça !'
Suite à ce coup du sort, Diego Garijo a développé deux nouvelles passions. La boxe à main nue, sous le nom de gros dur de Dos Pistolas... mais aussi l'art du drag, de la coiffure et du maquillage en tant que Lola Pistola. Depuis plus d'un an, le sportif mène cette double vie faite de sueur et de paillettes en montant sur scène dès qu'il quitte le ring. Vivant à San Diego, il se produit sur la scène du théâtre de la ville. Sur son compte Instagram, il se décrit comme étant un artiste, poète, combattant professionnel et drag queen à temps partiel. Il partage également des photographies de ses peintures.
"Il y a quelques années, j'ai suivi un cours à propos de l'intelligence émotionnelle, explique-t-il au magazine Vice. On nous a demandé de quitter notre zone de confort. J'aimais vraiment parler devant beaucoup de monde et être le centre d'attention, mais quand le mot drag m'a traversé l'esprit, je me suis dit : 'Putain, mais c'est ça !' Je me suis jeté dedans. J'ai appris à danser, j'ai les oreilles percées et je me suis fait épiler le corps. J'ai appris à marcher avec des talons hauts et on m'a un peu aidé pour les tenues."
Diego Garijo ne se défend pas seulement contre ses ennemis, sur le ring. Il détruit aussi, progressivement, la masculinité toxique qui règne sur notre société, qu'il estime néfaste. Heureux avec des gants comme avec des ongles acryliques, il assure recevoir beaucoup d'amour de la part des communautés gay, trans, mais aussi de la part de certains grands combattants. "Peut-être qu'ils cachent une petite part qu'ils aimeraient pouvoir montrer", conclut-il. Chouette combat...