La princesse Caroline de Hanovre recevait récemment un beau chèque pour l'Amade grâce à la complicité de sa fille Charlotte Casiraghi et du Gucci Paris Masters ; la princesse Stéphanie de Monaco, après avoir activement oeuvré avec Fight Aids Monaco dans le cadre de la Journée mondiale contre le sida, est partie poursuivre sa mission en Afrique du Sud ; le prince Albert soutenait hier (jeudi 13 décembre) Action Innocence en prenant part à la vente aux enchères caritative de sapins de Noël ; et aujourd'hui, la princesse Charlene entre de plain-pied dans le monde philanthropique : dans les colonnes de l'édition du 14 décembre de Nice-Matin/Monaco-Matin, Charlene "inaugure" officiellement sa Fondation (www.fondationprincessecharlene.mc, où photos et vidéo sont déjà disponibles). Un projet mûri longuement qui met l'accent sur le sport et le soutien des jeunes.
L'engagement caritatif, passage obligé et apanage d'une vie de princesse. Un an et demi après son mariage avec le souverain monégasque, la princesse Charlene de Monaco passe à l'action, et explique, dans une rare interview en solitaire, les raisons et les vocations de cette fondation. Une prise de parole qui intervient précisément un an après l'annonce, en décembre 2011, de la création effective de cette fondation et de ses enjeux, par le Journal officiel de la principauté. Il était alors promis que Charlene s'exprimerait dans le courant de l'année 2012 pour expliciter son engagement : il ne lui restait plus que quelques jours pour honorer cette promesse. L'an dernier, la nouvelle intervenait juste avant que Charlene joue les Mères Noël ; cette fois, elle aura avec Albert d'abord distribué les cadeaux au palais, avec un plaisir évident et un sourire charmant, avant de mettre en scène son altruisme.
Bientôt un an après avoir commencé à marquer la principauté de son empreinte en inaugurant en février 2012 le Foyer de l'enfance princesse Charlene, un mois après avoir accompagné les grands débuts de la nouvelle association Monaco Against Autism (MONAA - Monaco Against Autism), dont elle est présidente d'honneur, et trois semaines après avoir fêté l'arrivée de la course de bienfaisance No Finish Line, Charlene, 34 ans, tombe le masque et assume ouvertement sa mission : "Le sport peut changer la vie des hommes, mais aussi la vie de toute une nation", affirme l'ancienne nageuse sud-africaine de haut niveau, plusieurs fois championne d'Afrique du Sud sur 50 mètres dos.
"De 8 ans à 27 ans, je me suis entraînée tous les jours entre 4 et 8 heures. Le sport m'a transmis de belles valeurs. Et ce sont ces valeurs que j'entends transmettre aujourd'hui."
Aux quotidiens azuréens, la princesse Charlene de Monaco commence par expliquer concrètement le champ d'action qu'elle s'est fixé : "Ma fondation a pour vocation première de promouvoir la pratique du sport, et dans un premier temps la natation et plus précisément l'apprentissage de la natation et la sécurité aquatique, et le rugby. Je veux l'utiliser comme un vecteur d'éducation et de construction de l'enfant. Comment faire ? Je souhaite m'entourer de grands sportifs. J'entends également distribuer des bourses d'étude à de jeunes sportifs talentueux qui ont l'ambition de devenir de vrais champions et les suivre sur la durée. Enfin, ma fondation soutiendra plusieurs projets sportifs ou associations investies dans l'éducation de jeunes enfants afin de diffuser les valeurs sportives qui me sont chères." En effet, pas question de n'encourager que de futurs champions olympiques, même si ceux-ci la font incroyablement vibrer, comme on l'a constaté cette année aux JO de Londres : "Ces enfants ne deviendront pas tous des champions olympiques ! Je veux leur transmettre les valeurs du sport, pour faire d'eux des adultes responsables, évoluant dans la vie avec assurance", explique la princesse, qui donne des cours de natation bénévolement en Afrique du Sud et au Zimbabwe, où ses visites dans des orphelinats et des foyers la marquent à chaque fois. Et de rappeler un peu qui elle est, derrière la vie de princesse : "De 8 ans à 27 ans, je me suis entraînée tous les jours entre 4 et 8 heures. J'ai dû entre autres faire preuve de beaucoup de persévérance, d'endurance et de discipline. Le sport m'a transmis de belles valeurs sur lesquelles je me suis construite. Et ce sont ces valeurs que j'entends transmettre aujourd'hui. Quant au rugby, c'est également ma vie, mes racines (...) Je suis convaincue que la France sera championne du monde un jour !"
"Je vais m'entourer de grands sportifs"
Si elle compte s'appuyer sur les membres de son organisation, Charlene prend déjà les devants pour s'attacher la complicité de mentors exceptionnels : Byron Kelleher, fameux All Black du Stade Français qu'elle a déjà croisé à plusieurs reprises en événements caritatifs et qui était invité à son mariage, sera en charge des projets liés au rugby, et elle a par ailleurs pris contact avec la Fédération française de natation - il faut dire que la plupart des stars du groupe France évoluent sur la côte méditerranéenne, à Marseille (Lacourt, Manaudou...) et Nice (Agnel, Muffat...). Les sportifs de haut niveau composeront une "liste restreinte de gens couvrant de nombreuses disciplines" : la princesse Charlene dévoilera "leurs noms en temps voulu".
Charlene de Monaco se penche aussi sur l'aspect pratique de cet engagement : galas de charité, événements sportifs et culturels, mais aussi sponsoring de grandes entreprises font partie des pistes de financement.
L'épouse du prince Albert n'a toutefois pas attendu pour autant pour se mettre au travail... Choquée par la noyade de deux enfants lors de son dernier séjour au Maroc, elle a "immédiatement décidé de mettre en place un programme Learn to swim et Water safety pouvant aider à sauver des vies" : "Nous y travaillons déjà avec beaucoup d'enthousiasme", confie-t-elle.
Un souvenir d'enfance fondateur...
Elle raconte encore comment le Mondial de rugby 1995, remportée à domicile par l'Afrique du Sud face aux All Blacks, a été un élément fondateur et un déclencheur de sa passion pour le sport, mais aussi de sa conviction qu'il est un levier d'action sociale hors pair : "Je me souviens exactement de l'endroit où j'étais. J'étais assise dans le salon de la maison familiale. Autour de moi, il y avait ma mère et mes frères. Mon père n'était pas là, il avait réussi à avoir un ticket pour assister à la finale. (...) Mon entraîneur avait aménagé mon programme sportif, pour que je puisse assister au match. Tout un quartier, une ville, un pays s'étaient organisés pour le regarder. Le suspense était intenable. C'est là, en regardant le petit écran, que j'ai compris. Compris qu'une nouvelle Afrique du Sud était en train de naître. Mais quelle Afrique du Sud ? Nous ne le savions pas encore. C'était un nouveau pays, inconnu, qui naissait sous nos yeux grâce au sport. Avant, notre pays était isolé. Et là, d'un coup, il trouvait le dénominateur commun à toute une nation : le rugby, le sport. (...) A partir de là, l'Afrique du Sud n'a plus jamais été la même. (...) C'est en admirant ces deux géants du rugby s'affronter que j'ai compris que le sport pouvait changer non seulement la vie des hommes, mais aussi la vie de toute une nation. Je pense que j'ai aussi senti que j'étais privilégiée de pratiquer le sport que j'aimais. Et qu'à côté de chez moi, pas très loin, des enfants n'avaient pas accès aux piscines, aux stades. Qu'ils devaient faire des sacrifices inouïs. Le sport apporte beaucoup, surtout de l'espoir."
"Albert est absolument merveilleux, il m'a guidée"
Incontournable, la question du soutien du prince Albert, qui la décorait le mois dernier, se pose. La réponse ne surprendra personne, notamment quant à la passion du sport qui unit le couple depuis sa rencontre en 200 lors d'un meeting de natation et son officialisation aux JO de Toronto : "Il est absolument merveilleux. Il m'a guidée, encouragée. Très actif à mes côtés, il est vice-président de la fondation. Nous partageons l'amour du sport, il est aussi passionné que moi !" Une belle équipe pour l'avenir du Rocher.