L'ambiance était pour le moins tendue sur le tournage de Mad Max: Fury Road, sorti en 2015. Dans un nouvel article du New York Times publié le 12 mai 2020, l'équipe du film est revenue sur les péripéties qui ont marqué la préparation de ce film d'action signé George Miller : un tournage en Australie reporté et délocalisé dans le désert de Namibie, un réalisateur aux pratiques peu ordinaires, des cascades dangereuses, mais aussi des tensions entre les deux acteurs stars, Charlize Theron et Tom Hardy, dans les rôles de Furiosa et Max.
"Il y avait beaucoup de tension, et bon nombre de personnalités différentes et de disputes, se souvient la comédienne et mannequin Rosie Huntington-Whiteley. C'était vraiment intéressant de s'asseoir dans un camion pendant quatre mois avec Tom et Charlize, qui ont des approches complètement différentes de leur métier." Des divergences que Charlize Theron reconnaît : "Je n'ai pas eu assez d'empathie pour vraiment, véritablement comprendre ce qu'il a dû ressentir en prenant la place de Mel Gibson, explique l'actrice de 44 ans. C'est effrayant ! Et je pense qu'à cause de ma propre peur, nous avons construit des murs pour nous protéger au lieu de se dire l'un l'autre 'C'est effrayant pour toi, et c'est effrayant pour moi aussi. Soyons gentils l'un envers l'autre'. Bizarrement, nous avons fonctionné comme nos personnages : il fallait survivre."
Même son de cloche du côté de Tom Hardy : "Je suis d'accord. Avec le recul, je pense que j'étais dépassé de bien des façons. La pression sur nous deux était parfois écrasante, confie l'acteur britannique de 42 ans. Elle avait besoin d'un meilleur partenaire, peut-être plus expérimenté. C'est quelque chose qui ne peut être simulé." Ce tournage chaotique a pourtant permis de produire un film d'action qui a décroché de nombreuses récompenses, dont six Oscars, après avoir ouvert le Festival de Cannes au printemps 2015.
Charlize Theron garde, aujourd'hui encore, un souvenir en demi-teinte de cette expérience : "Comme tout ce qui en vaut la peine, c'est accompagné de sentiments compliqués. Je ressens un mélange de joie extrême d'avoir réalisé ce que nous avons fait et j'ai aussi un petit trou dans l'estomac. Il y a encore pour moi un certain traumatisme du 'corps qui se souvient' lié au tournage de ce film."